Nouvelobs.com, 14 février – Selon un responsable américain, l’imam radical anti-américain aurait quitté son bastion dans un quartier de Bagdad à l’approche de l’offensive destinée à rétablir la sécurité.
L’imam radical chiite Moqtada al-Sadr, pourfendeur des Etats-Unis et chef de la milice de l’Armée du Mahdi, a quitté l’Irak pour l’Iran à l’approche de l’offensive destinée à rétablir la sécurité dans Bagdad et l’arrivée des renforts annoncés par le président George W. Bush, a déclaré mardi 13 février un haut responsable américain.
Al-Sadr aurait quitté son bastion dans un quartier de Bagdad il y a quelques semaines, selon ce responsable, qui se prononçait sous couvert d’anonymat. L’imam se trouverait en Iran, où vivent des membres de sa famille.
DEGRE DE CONTROLE
Selon le responsable américain, des divisions au sein des opérations politiques et miliciennes dirigées par Al-Sadr ont également pu provoquer son exil. Toutefois, ce déplacement n’est probablement pas définitif, a encore jugé ce responsable.
Ces informations faisaient surface alors que les autorités irakiennes ont déclaré mardi qu’elles fermeraient les frontières avec l’Iran et la Syrie pendant 72 heures, dans le cadre de l’offensive censée rétablir la sécurité à Bagdad.
Le responsable américain a déclaré qu’il était difficile de connaître le degré de contrôle qu’al-Sadr maintenait sur son organisation et sa milice depuis l’Iran.
« La question pour nous est dans quelle mesure son organisation va participer au processus politique », a déclaré le responsable, en référence aux liens tantôt forts tantôt rompus d’al-Sadr avec le gouvernement irakien.
PLUS GRANDE MENACE CONTRE L’UNITE IRAKIENNE
La milice de l’imam chiite, l’Armée du Mahdi, est considérée comme la plus grande menace contre l’unité irakienne. La milice est accusée de violentes représailles contre la communauté sunnite après le bombardement d’un important sanctuaire chiite il y a un an, et figure en première ligne des cibles de l’offensive sécuritaire sur Bagdad.
Les Etats-Unis pressent depuis plusieurs mois le gouvernement de Nouri al-Maliki d’agir contre al-Sadr, mais le Premier ministre a jusqu’ici été réticent, soucieux de garder le soutien politique de l’imam. (AP)