Le Monde, 13 mai – Le vice-président américain Dick Cheney s’est entretenu, dimanche13 mai, au Caire avec le président Hosni Moubarak du soutien de l’Egypte à l’Irak et du rôle de l’Iran au Moyen-Orient, dans le cadre d’une tournée au Moyen-Orient.
A l’issue de cet entretien, sa porte-parole, Lea Anne McBride a fait part de la « volonté [américaine »> d’avoir cette discussion limitée aux questions de l’Irak, au niveau des ambassadeurs » avec l’Iran. Quelques heures plus tard, le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche, Gordon Johndroe, a précisé que ces discussions sur la sécurité en Irak auront lieu au cours des prochaines semaines et seront conduits par Ryan Crocker, l’ambassadeur américain à Bagdad, avec son homologue iranien. « Ces discussions ne porteront pas sur les Etats-Unis et l’Iran mais sur l’Irak », a-t-il ajouté. « Ce sera à propos de l’Iran et de son rôle politique constructif en Irak. »
Des officiels américains avaient lancé des appels à une discussion sur ce sujet dès l’an dernier, mais la République islamique a toujours insisté sur le fait que le retrait des forces américaines était la première condition à un rétablissement de la sécurité en Irak. Dimanche, la situation semblait se débloquer. Mohamad Ali Hosseini, porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, cité par l’agence Irna, a ainsi indiqué que « dans le but de soulager la souffrance du peuple irakien, de soutenir le gouvernement irakien et de renforcer la sécurité en Irak (…) l’Iran va s’entretenir avec la partie américaine à Bagdad ».
ARRIVÉE DE MAHMOUD AHMADINEJAD AUX EMIRATS ARABES UNIS
En dépit de leurs fortes divergences les Etats-Unis accusent l’Iran de fournir des armes et un soutien aux milices chiites en Irak, ce que Téhéran dément , les deux pays sont inquiets de l’aggravation des violences en Irak, ce qui les a probablement convaincu d’organiser cette rencontre, estiment des analystes. Les contacts sont rares entre les deux pays qui n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1980.
« Les discussions auront assurément lieu en Irak. Nous en saurons plus vendredi sur la date exacte et le niveau des responsables impliqués dans les négociations », a indiqué M. Hosseini qui a précisé que la décision de Téhéran était la conséquence d’un intense lobbying de Bagdad, qui s’efforce depuis des semaines d’obtenir un tel dialogue. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est lui arrivé dimanche aux Emirats arabes unis et sera lundi à Oman pour des entretiens sur l’Irak et la crise du nucléaire.