"Je ne pense pas que nous puissions tenir le quatrième round des négociations. La tension est croissante dans la région", a dit le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari à la presse.
Selon lui, "aucune des deux parties n’a rejeté la tenue (d’un quatrième round) mais nous avons besoin de les réunir au bon moment, au bon endroit et dans la bonne atmosphère".
M. Zebari a expliqué cette tension par les combats qui se poursuivent depuis la fin mars entre forces américaines et miliciens chiites à Sadr City, le grand quartier déshérité du nord-est de Bagdad.
"La tension s’est exacerbée depuis le lancement d’une offensive à Bassorah (sud), Bagdad et les autres régions", a dit M. Zebari.
Le Premier ministre Nouri al-Maliki avait lancé le 25 mars dans le grand port pétrolier de Bassorah une opération contre l’armée du Mahdi, la milice du jeune chef radical Moqtada Sadr.
Les combats s’étaient étendus à plusieurs villes du sud chiite ainsi que dans les principaux quartiers chiites de Bagdad, notamment à Sadr City, où les combats ont fait au moins 900 morts depuis le début de l’opération.
L’Iran a annoncé lundi qu’il ne tiendrait pas de nouvelles discussions avec les Etats-Unis sur la sécurité en Irak tant que les forces américaines continueraient leurs opérations contre les milices chiites à Bagdad.
Des responsables iraniens et américains ont déjà tenu trois séries de discussions en présence de représentants irakiens. Les deux premières, en mai et juillet 2007, se sont déroulées au niveau des ambassadeurs en Irak et la dernière, en août, au niveau des experts.
Les Etats-Unis se sont dits pour leur part prêts à discuter avec l’Iran des questions de sécurité en Irak, mais ont jugé que cela n’aurait "pas de sens" tant que Téhéran, qu’ils accusent de soutenir les milices chiites irakiennes, continuerait dans cette voie.
Lors des trois premiers rounds de discussion, les Etats-Unis avaient soulevé le problème de l’attitude "non coopérative" de l’Iran, qu’ils accusent de financer et entraîner les milices chiites irakiennes et de leur apporter un soutien matériel, ce que l’Iran dément vigoureusement.
Une délégation iranienne s’était rendue en mars à Bagdad pour une quatrième rencontre, qui n’avait finalement pas eu lieu.
Début avril, les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils préparaient une nouvelle réunion et en avait informé le gouvernement irakien, précisant qu’aucune date n’avait été fixée.
Dans sa conférence de presse, M. Zebari a estimé que des "mesures de confiance" doivent être établies pour encourager les Etats-Unis et l’Iran à reprendre les discussions.