AFP, 18 novembre 2008 – L’accord du gouvernement irakien sur le retrait américain d’Irak provoquait mardi des réactions contradictoires en Iran, où le chef du pouvoir judiciaire l’a approuvé, le gouvernement a réservé sa réponse et la presse ultra-conservatrice l’a condamné.
"Le gouvernement irakien a bien oeuvré à cet égard et nous espérons que le résultat sera bénéfique pour l’islam et la souveraineté de l’Irak", a dit le chef du pouvoir judiciaire, l’ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, sur son site internet.
L’ayatollah, qui est nommé à son poste par le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, a espéré que "les troupes américaines quittent l’Irak selon l’accord", qui prévoit un retrait définitif d’ici 2011.
De nombreux responsables iraniens avaient dénoncé cet accord avant son adoption dimanche par le gouvernement irakien. Le texte est actuellement en discussion au Parlement, qui devrait se prononcer définitivement le 24 novembre.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Hassan Ghashghavi, avait déclaré lundi que son gouvernement se prononcerait sur cet accord "après qu’il soit finalisé".
Mais la presse ultra-conservatrice s’est déchaînée contre ce que le journal Kayhan, dont le directeur est nommé par le guide suprême, a qualifié lundi de "capitulation".
Mardi le journal Jomhouri Eslami a titré dans un éditorial: "Irak: d’un trou à un puits". Selon lui "le gouvernement de Bush a forcé le Premier ministre irakien (Nouri al-Maliki) à accepter un accord colonial".
Le journal avait titré lundi que "le gouvernement irakien a cédé à la capitulation" imposée par les Etats-Unis.
L’Iran estime que le retrait des forces américaines d’Irak est la première condition au retour de la sécurité dans ce pays.
Les Etats-Unis ont fréquemment accusé Téhéran de participer à l’insécurité en soutenant selon eux des groupes extrémistes, ce que la République islamique a toujours démenti.