AFP : Les Emirats arabes unis ont inauguré une base navale à Foujeirah (est), sur le Golfe d’Oman, dans le cadre de mesures visant à assurer le transit du pétrole en cas de fermeture du détroit stratégique d’Ormuz, rapporte jeudi la presse locale.
La construction de la base s’inscrit « dans le cadre des plans de défense stratégique des Emirats visant à protéger leurs eaux territoriales, leurs intérêts vitaux et la navigation dans le détroit d’Ormuz, par lequel transite plus de 60% de la consommation mondiale de pétrole », a indiqué l’agence officielle Wam, citée par la presse locale.
L’Iran a averti à plusieurs reprises qu’il pourrait fermer ce détroit en cas d’attaque contre ses installations nucléaires.
La base émiratie a été construite à Foujeirah « en raison de son emplacement stratégique (…) près du détroit d’Ormuz », situé entre l’Iran au nord, et Oman et les Emirats arabes unis au sud, a souligné Wam.
Près de la totalité des exportations pétrolières des Emirats, quatrième producteur de l’OPEP, transite par ce détroit.
L’émirat d’Abou Dhabi, qui contrôle plus de 90% des réserves en pétrole des Emirats arabes unis, construit actuellement un terminal de stockage pétrolier au même emplacement, ainsi que des centrales électrique et hydraulique et des silos à céréales.
Ces projets visent à anticiper une éventuelle fermeture par l’Iran du détroit d’Ormuz qui relie le Golfe, bordé de riches Etats pétroliers comme l’Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn et le Qatar, à la mer d’Oman.
Le port de Foujeirah deviendra « un point de départ majeur pour les exportations de pétrole et de gaz », a estimé Riad Kahwaji, fondateur de l’Institut d’analyse militaire du Golfe et du Proche-Orient.
Selon lui, un oléoduc reliant Abou Dhabi à Foujeirah, et un gazoduc reliant le Qatar, Abou Dhabi, Foujeirah et Oman, sont en projet.
« Nous avons entendu dans les médias ces dernières années les menaces directes et indirectes de l’Iran, qui veut fermer le détroit d’Ormuz s’il est attaqué. Des pays tels que le Qatar, les Emirats, le Koweït, Bahreïn et l’Irak seraient vraiment bloqués si le détroit d’Ormuz était fermé », a-t-il souligné.
« Il est naturel que ces pays prévoient un plan de rechange, au moment où les menaces semblent s’accentuer », afin de « pouvoir continuer d’exporter leurs produits, et aussi d’importer » en cas de fermeture du détroit.