RYAD, 14 mai 2012 (AFP) – Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al-Fayçal, a averti lundi l’Iran qu’il n’avait pas à s’immiscer dans les relations entre l’Arabie saoudite et Bahreïn, qui réfléchissent à un projet d’union.
« L’Iran n’a rien à voir avec ce qui se passe entre les deux pays même si cela évolue vers une union », a déclaré le prince Saoud Al-Fayçal lors d’une conférence de presse au terme d’un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG), axé autour d’un projet d’union entre les six monarchies de ce groupe.
Au terme de leur sommet consultatif à Ryad, les dirigeants des six monarchies du CCG ont décidé de charger leurs ministres des Affaires étrangères d’étudier davantage le projet et de soumettre leurs recommandations à un sommet extraordinaire qu’ils tiendront à Ryad.
Les ministres doivent « poursuivre l’étude » du projet et « soumettre leurs recommandations à un sommet à Ryad », a-t-il dit sans avancer de date ou préciser la forme de l’union envisagée.
L’idée d’une union, lancée en décembre par le roi Abdallah d’Arabie saoudite et soutenue par Bahreïn, est intervenue dans un contexte de crispation des relations avec l’Iran, accusé par ses voisins arabes d’ingérence dans leurs affaires internes.
La majorité des membres du Parlement iranien ont « condamné » le projet. « Les dirigeants saoudiens et bahreïnis doivent savoir que cela va renforcer l’unité du peuple bahreïni face aux forces d’occupation » saoudiennes, ont averti les élus iraniens dans une lettre.
Le prince Saoud Al-Fayçal a vu dans cette lettre « une menace de l’Iran » qui est « inacceptable et inadmissible », a-t-il dit.
La tension entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite s’est aggravée après le déploiement en 2011 de forces saoudiennes à Bahreïn pour défendre la dynastie sunnite face à un mouvement de révolte de la majorité chiite, accusée d’être soutenue par l’Iran.
Cette crise s’est accentuée avec la répression du soulèvement en Syrie, dont le régime est un allié de Téhéran, l’influence grandissante de l’Iran en Irak après le retrait américain et la résurgence d’un conflit territorial entre la République islamique et les Emirats sur trois îles du Golfe.