France24: Par Marc DAOU – La république islamique d’Iran, bien que soumise à une série de sanctions économiques en raison de son programme nucléaire controversé, parvient toujours à renforcer ses réserves en dollars et ce, grâce à son voisin irakien. C’est du moins ce que rapporte le New York Times, dans son édition électronique du 18 août, en citant à la fois des sources au sein de l’administration Obama et des responsables irakiens.
Quand Téhéran achète des dollars
Le prestigieux quotidien américain explique que grâce à un réseau d’institutions financières irakiennes, contrôlées en sous-main par des groupes iraniens, Téhéran parvient à échanger des devises et ainsi, à accéder au système financier international dont l’Iran, sous le coup de sanctions, est théoriquement banni. Ces échanges de devises se produisent notamment sous couvert d’opérations de banques irakiennes et de contrebande pétrolière. Une pratique qui irrite au plus haut point Washington, qui s’en est plaint auprès du gouvernement irakien, selon l’article du New York Times.
De son côté, Bagdad, a démenti les informations du quotidien américain. « Nos échanges avec l’Iran sont transparents. Nous n’avons scellé aucun pacte secret », a réagi Ali Moussaoui, porte-parole du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, lors d’un entretien accordé à l’AFP. Ce dernier a par ailleurs qualifié les accusations portant sur la contrebande de pétrole d’ »énormes mensonges ».
Ce n’est toutefois pas la première fois que Washington épingle le monde de la finance irakienne au sujet de ses relations troubles avec l’Iran. Ainsi fin juillet, une banque irakienne, l’Elaf Islamic Bank, avait été sanctionnée par Washington car elle avait, selon les autorités américaines, « facilité des transactions d’une valeur de plusieurs millions de dollars de la part de banques iraniennes visées par des sanctions ». Interdite, depuis, de toute transaction avec le système bancaire américain, Elaf Islamic Bank participe pourtant toujours, selon des experts cités par le New York Times, aux enchères quotidiennes de la Banque centrale irakienne, où sont échangés dinars irakiens contre dollars américains.
Le Premier ministre Maliki est « au centre de tout cela »