NATIONS UNIES, 19 septembre 2014 (AFP) – Par André VIOLLAZ – L’Iran et les six grandes puissances qui négocient au sujet du programme nucléaire controversé de Téhéran se retrouvent vendredi à New York pour faire progresser le dossier, mais sans grand espoir de conclure rapidement.
Les discussions s’ouvrent formellement vendredi matin au siège de l’ONU. Elles ont été précédées par deux jours de contacts bilatéraux américano-iraniens et par une réunion de coordination entre Américains et Européens.
Selon un haut responsable américain, elles devraient se poursuivre jusqu’à la fin de la semaine prochaine sous divers formats, y compris au niveau ministériel pour profiter de la présence à New York des dirigeants réunis pour l’Assemblée générale des Nations Unies.
« Beaucoup d’entre nous n’étaient pas très optimistes en arrivant à New York mais il est clair que tout le monde est venu avec l’intention de travailler », a souligné ce responsable sous couvert d’anonymat, tout en qualifiant la négociation de « très difficile ».
Téhéran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) se sont donnés jusqu’au 24 novembre pour trouver un accord qui rendrait quasiment impossible à l’Iran de se doter de l’arme atomique, en échange d’une levée des sanctions internationales qui pèsent sur le pays.
Les Occidentaux et Israël soupçonnent l’Iran de chercher à se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme civil, ce que Téhéran dément.
Avant de lever les sanctions, souligne le même responsable américain, Washington exige toujours de Téhéran qu’il « prenne des mesures convaincantes et vérifiables prouvant que son programme nucléaire est exclusivement pacifique ».
Les dernières déclarations de responsables américain et iranien ont douché les espoirs d’une percée. Pour le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, Washington est « obsédé » par le maintien des sanctions et le Congrès américain s’opposera pour cette raison à tout accord avec Téhéran. « Les Iraniens se méfient complètement des Etats-Unis », a-t-il ajouté.
Wendy Sherman, la principale négociatrice américaine, a affirmé que la capacité actuelle de l’Iran à enrichir l’uranium –principal point d’achoppement des négociations– n’était pas acceptable.
Enrichi à un faible niveau, l’uranium alimente les centrales nucléaires, mais à un niveau élevé, il peut servir à fabriquer une bombe.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a appelé mercredi les grandes puissances à « rester fermes dans leurs négociations avec l’Iran et (à) maintenir les sanctions ».
Les négociateurs semblent encore assez loin du compte sur les deux principaux désaccords: l’ampleur du programme iranien d’enrichissement d’uranium et un calendrier pour la levée des sanctions.
Au point qu’à l’issue des dernières discussions en date, la semaine dernière à Vienne, l’un des principaux négociateurs iraniens, Abbas Araqchi, avait jugé un accord à New York « improbable ».
Un diplomate européen estime que les négociations devraient aller jusqu’à la limite du 24 novembre. Il n’exclut même pas de devoir repousser cette échéance, soulignant le manque de progrès sur l’enrichissement.