
Le site de Radio Canada a rapporté sur la condamnation en Iran du cinéaste et poète torontois Mostafa Azizi à 8 ans de prison. Son crime c’est d’avoir insulté le dirigeant suprême des mollahs, Ali Khamenei, et dénoncé les exactions du régime. Le résident permanent du Canada de 53 ans devra purger sa peine dans une prison iranienne à Téhéran.
Mostafa Azizi a immigré au Canada en 2008 et est en attente de sa citoyenneté. Il s’était récemment rendu en Iran pour visiter des proches, mais a alors été arrêté, apparemment, en raison de commentaires qu’il avait diffusés sur les réseaux sociaux.
Avant son procès, le cinéaste a été détenu à la prison d’Evin, soit le même établissement notoire où la photojournaliste québécoise Zahra Kazemi est morte après avoir été torturée. La fille de Mostafa Azizi, Parastoo, demande l’aide d’Ottawa.
La prison d’Evin est reconnue pour ses conditions difficiles. Mostafa Azizi « tient le coup », mais sa santé se détériore, selon sa fille, Parastoo, qui lui a parlé plus tôt cette semaine. « Mon père est innocent, plaide-t-elle. Il n’a jamais rien fait de mal. » Mostafa Azizi a porté sa cause en appel.
Appel à l’aide au Canada
Le ministère des Affaires étrangères est au courant de l’affaire, mais rappelle qu’il recommande aux ressortissants iraniens d’éviter tout voyage dans leur pays d’origine, d’autant plus que le Canada a fermé son ambassade à Téhéran en septembre 2012.
« L’Iran viole systématiquement les droits de la personne et emprisonne des individus régulièrement de façon arbitraire », écrit la porte-parole Josephine Laframboise dans une déclaration. Selon le ministère, les Canadiens d’origine iranienne peuvent être encore plus souvent la cible de ces arrestations.
La famille de Mostafa Azizi a demandé l’aide d’Ottawa pour le faire libérer, mais le gouvernement canadien ne peut pas offrir d’assistance consulaire puisque l’Iran ne reconnaît pas la double citoyenneté.
Amnistie internationale tente, de son côté, de faire libérer plusieurs ressortissants iraniens qui ont été arrêtés alors qu’ils voulaient rentrer au Canada. Il s’agit d’une mission presque impossible, puisque le gouvernement canadien n’a plus de relations diplomatiques avec l’Iran.