Londres le 20 mai – Les craintes ont augmenté concernant la santé d’un prisonnier politique iranien qui est resté en grève de la faim illimitée depuis le mois d’avril. M. Jafar Azimzadeh, un militant des droits des travailleurs, est allé en grève de la faim le 30 avril à la sinistre prison d’Evin à Téhéran, en protestation contre son emprisonnement et exigeant un procès juste.
Lors de la dernière visite de sa femme, M. Azimzadeh a dû être transporté par une voiture puisqu’il était trop faible pour marcher.
Le mardi 17 mai, le bureau du procureur de Téhéran a exigé qu’il arrête sa grève de la faim ; selon les rapports, ils lui ont dit qu’il lui sera accordé un congé à long terme en dehors de la prison.
M. Azimzadeh a répondu au bureau du procureur de Téhéran qu’il n’était pas allé en grève de la faim pour quitter la prison et que ses réclamations avaient été énoncées dans une lettre qu’il a écrite au mois d’avril.
Il a dit : « La première étape pour la réalisation de ces exigences est de mettre fin à la mise en œuvre des verdicts [actuels] et de réévaluer notre dossier en abandonnant l’accusation d’acte contre la sécurité nationale ».
Lors d’un discours, M. Azimzadeh a expliqué que lui et son ancien compagnon de cellule, Ismail Abdi, avaient participé aux luttes en faveur des droits des travailleurs telles que des salaires plus justes, les syndicats, l’accroissement de la transparence de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et le droit d’organiser des célébrations indépendantes à l’occasion de la Journée internationale des Travailleurs et des Professeurs. Ils se sont tous les deux mis en grève de la faim le 30 avril, pour protester contre le traitement des manifestants en tant que des problèmes de sécurité.
M. Azimzadeh a dit : « Dans notre déclaration commune, qui était fortement et passionnément soutenue par les syndicats des professeurs et travailleurs du pays ainsi que par les organisations d’enseignants et d’ouvriers à travers le monde, nous avons réclamé une fin au traitement des manifestations sociales et civiles en tant que problèmes de sécurité et le retrait de l’accusation d’ « association et de complot avec intention d’agir contre la sécurité nationale » des dossiers ouverts des professeurs et travailleurs manifestants et des syndicalistes emprisonnés, y compris nous-mêmes ».
M. Abdi a été libéré contre une lourde caution (100.000 dollars américains) après 11 mois de prison sans un procès proprement dit, mais il ne devrait pas être considéré comme un exemple de progrès ou de réponse aux demandes du duo. M. Azimzadeh a déclaré que la libération de M. Abdi a été orchestrée pour occulter et limiter la portée du mouvement ouvrier.
M. Azimzadeh a affirmé : « Par conséquent, avec une grande satisfaction quant aux soutiens des enseignants et des travailleurs ainsi que de la main-d’œuvre de l’Iran et des syndicats, et des organisations de travailleurs dans le monde entier en ce qui concerne nos demandes dans la déclaration conjointe avec Ismail Abdi, et en mettant l’accent sur la réalisation de chacun d’eux, je continuerai ma grève de la faim illimitée que j’ai commencée le 30 Avril. »