La Mairie du 1er arrondissement de Paris a organisé une exposition sur les exécutions en Iran ce lundi 10 octobre, à l’occasion de la journée mondiale contre la peine de mort. De nombreuses personnalités politiques ainsi que des témoins de violations des droits de l’Homme en Iran et défenseurs des droits de l’Homme sont également intervenus pour exprimer leur indignation et applaudir le courage des résistants iraniens. Le témoignage de Mme Sima Rajabi, qui a perdu 12 membres de sa famille proche exécutés par le régime des mollahs, a été particulièrement touchant.
Cette exposition à l’initiative du Comité de Soutien aux Droits de l’Homme en Iran (CSDHI) portait sur le massacre des prisonniers politiques en Iran. Malheureusement, les exécutions en masse continuent de se produire, et ce fait est souvent ignoré des populations occidentales. L’Iran détient en effet le triste record mondial d’exécutions par nombre d’habitant depuis des décennies.
Un récent rapport du secrétaire général de l’ONU a l’actuelle Assemblée générale dénonce ces barbaries. Il revient en particulier sur le massacre de 1988, qui a causé la mort de plus de 30 000 prisonniers. Une fatwa de Khomeiny a en effet ordonné au régime des mollahs d’exécuter un nombre effrayant de prisonniers politiques, dont la plupart militants des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Bien que cette tragédie remonte à près de 30 ans, de nouveaux faits ont été révélés, permettant à de nombreuses organisations de se repencher sur ces crimes impunis. L’enregistrement d’une conversation entre les responsables du massacre et le dauphin de Khomeiny de l’époque, l’ayatollah Montazeri, a en effet enclenché des réactions en chaîne et suscité d’autres révélations de la part des familles des victimes.
Les intervenants de l’exposition de Paris ont insisté sur la nécessité de poursuivre les instigateurs de ce massacre, d’autant plus que certains responsables sont actuellement au pouvoir. Mme Farideh Karimi, membre du CNRI, a notamment lu un message de Mme Radjavi, présidente élue de la Résistence iranienne : « Le nombre d’exécutions en Iran l’an dernier, y compris politiques, est supérieur à celui de la plupart des années de pouvoir de Khameneï, le guide suprême actuel des mollahs. Ces exécutions se heurtent de plus en plus à l’opposition et l’aversion générales. Le mouvement pour la justice en faveur des victimes du massacre de 1988 qui s’est développé ces derniers mois, plonge les mollahs dans de grandes difficultés. » Mme Radjavi a ensuite demandé à la communauté internationale de prendre les mesures nécessaires pour que ce crime ne reste pas impuni et soit traduit en justice.
Les maires du 1er et 2ème arrondissement de Paris, respectivement Jean-François Legaret et Jacques Boutault, sont également revenus sur l’importante de ce combat et la nécessité d’une prise de conscience. Ils ont également rappelé qu’on ne doit pas négocier avec un régime barbare, et que le gouvernement français doit faire preuve de courage pour dénoncer les crimes en Syrie.
L’édile de Magnu en Vexin Jean-Pierre Muler a quant à lui surnommer l’Iran « Pays de la peine de mort. ». Maître Henri Leclerc, président d’honneur de la ligue des droits de l’Homme, a soutenu ses propos en soulignant que les crimes impunis se renouvellent en Iran, et qu’il est nécessaire de dénoncer et agir. Il a ajouté que « ces hommes, ces femmes et ces enfants ont droit à la justice, Si nous laissons de tels crimes impunis, c’est notre avenir qui sera tragique. »
Jean-Pierre Michel, parlementaire honoraire et co-fondateur du syndicat de la magistrature et du Comité français pour un Iran démocratique, a employé des exemples forts pour susciter une prise de conscience face à l’ignorance de certains pays : « il y a Guernica, Auschwitz, l’ex-Yougoslavie, le Rwanda, et curieusement quand c’est en Iran, on n’en parle jamais. Ce massacre qui s’ajoute aux autre doit être sanctionné. Il faut dire à notre gouvernement que ce n’est pas Citroën et Renault qui font la politique de la France. »
Enfin, les intervenants ont rappelé l’importance de dissocier la religion de ces actes atroces, notamment le recteur de la Mosquée d’Evry Cheikh Khalil Meroun, qui a affirmé que les criminels qui dirigent l’Iran n’ont rien à voir avec les principes du Coran. Il a ajouté que si ces personnes représentent l’Islam, alors il ne se considère pas musulma