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Un tribunal citoyen demande des comptes sur le massacre de 1988 en Iran

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Un tribunal citoyen demande des comptes sur le massacre de 1988 en Iran

Des témoins et des experts des droits de l’homme ont participé le 1er février à À Genève à un « tribunal citoyen » qui avait pour but de « juger » les auteurs d’un crime contre l’humanité resté impuni en Iran. En 1988, à la suite d’une fatwa (décret religieux) émis par le guide suprême des islamistes au pouvoir en Iran, l’ayatollah Khomeiny, 30 000 prisonniers politiques ont été éliminés en moins de trois mois.

Les familles des manifestants arrêtés durant la révolte populaire du début janvier en Iran sont inquiètes pour le sort de leurs proches et mis en garde contre le danger pour eux de subir le même sort que les prisonniers politiques éliminés dans les années 80 en Iran.

La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, le 14 août 2017, a attiré l’attention de la communauté internationale sur le massacre de 1988 perpétré par des responsables qui occupent actuellement des postes clés au sein du régime iranien.

Une commission composée de trois membres a été créée en juillet 1988 pour déterminer qui devrait être exécuté. Les corps des victimes ont été enterrés dans des tombes sans épitaphes et leurs familles n’ont jamais été informées de l’endroit où elles se trouvaient. Ces événements, connus sous le nom de massacres de 1988, n’ont jamais été officiellement reconnus. En janvier 1989, le Représentant spécial de la Commission des droits de l’homme sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, Reynaldo Galindo Pohl, s’est déclaré préoccupé par le « déni total » des exécutions et a invité les autorités iraniennes de mener une enquête. Une telle enquête n’a pas encore été entreprise.

En août 2016, un enregistrement audio d’une réunion tenue en 1988 entre de hauts responsables de l’État et des religieux a été publié. L’enregistrement a révélé les noms des responsables qui avaient mené et défendu les exécutions, notamment l’actuel ministre de la Justice, un juge de la Haute Cour et le chef de l’une des plus grandes fondations religieuses du pays et candidat aux élections présidentielles de mai. Après la publication de l’enregistrement audio, certaines autorités administratives et le chef du pouvoir judiciaire ont admis que les exécutions avaient eu lieu et, dans certains cas, les ont défendues. »

Au fil des ans, plusieurs rapports ont été publiés sur les massacres de 1988. Si le nombre de personnes disparues et exécutées peut être contesté, des preuves accablantes prouvent que des milliers de personnes ont été sommairement abattues. Récemment, ces massacres ont été reconnus par certains individus au plus haut niveau de l’État. Les familles des victimes ont le droit de connaître la vérité sur ces événements et le sort de leurs proches sans risquer de représailles. Ils ont droit à un recours, ce qui inclut le droit à une enquête efficace sur les faits et à la divulgation publique de la vérité, et le droit à réparation.

Vingt-neuf ans après les exécutions collectives extrajudiciaires de prisonniers politiques en Iran en 1988, Le comité international « Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran » (JVMI) estime que tant que la vérité ne sera pas dévoilée et que les auteurs de ces crimes ne seront pas tenus responsables, le régime des mollahs ne sera pas incité à modifier sa politique en matière de droits de l’homme.

Le JVMI exhorte donc tous les témoins oculaires du massacre de 1988 et les proches de ces victimes, vivant en exil, à apporter des informations sur cette affaire. Ces informations devraient être communiquées directement à la Rapporteuse spéciale de l’ONU et au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Veuillez-vous assurer que votre témoignage fournit les renseignements de base nécessaires et qu’il est fondé sur des faits que vous avez personnellement vécus.

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