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Iran : le combat de Misagh pour la liberté de son pays

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A Villepinte, ils étaient des dizaines de milliers venus des quatre coins de la planète pour faire entendre un autre son de cloche pour l’Iran.

Le jeune Misagh Yazdan-Nejad est un rescapé des geôles iraniennes, récemment débarqué en France. Cet étudiant enthousiaste en langues étrangères à l’université de Karaj, n’avait que 21 ans quand les services iraniens l’ont arrêté et condamné à neuf ans de prison pour collaboration avec l’opposition.

Il participait récemment au rassemblement de dizaines de milliers d’Iraniens à Paris pour un changement démocratique en Iran. Un diplomate iranien et deux terroristes ont été arrêtés pour tentative d’attentat contre ce grand rendez-vous de la diaspora dont Missagh avait aidé à ses préparations.

Libéré en 2016 après neuf ans de tourments, il a dû prendre le chemin de l’exil comme beaucoup de ses compatriotes excédés par les pratiques liberticides de la théocratie.

Attelé à apprendre la langue de Voltaire et l’histoire de son pays d’adoption, magnifiée par les valeurs de « liberté, fraternité et égalité », Misagh reste préoccupé par la situation de son pays d’origine.

Les Conseils de résistance

Quand il fut lui-même arrêté et conduit à la sinistre prison d’Evine en 2007, Misagh faisait partie d’un groupe d’une vingtaine membres de la résistance clandestine en Iran. Ayant perdu trois oncles dans le massacre des prisonniers politiques des années 1980, Misagh a grandi dans une famille d’intellectuellesfaisant les frais de la dérive totalitaire des islamistes qui usurpèrent le pouvoir au lendemain de la révolution de 1979.

Avec ses amis, dont Ali Saremi et Jafar Kazemi, exécutés en 2010 dans la foulée de la révolte contre la réélection frauduleuse du sulfureux Mahmoud Ahmadinejad, Misagh avaient organisé un « Conseil de résistance » pour militer contre le régime. Distribuant des pamphlets à l’université, taguant les murs de slogans contre la dictature, réalisant des reportages vidéo [VIDEO] sur les grèves et manifestations pour le compte d’IRAN-NTV, la chaine de la Résistance… les « activités subversifs » de Misagh lui valurent une lourde condamnation par la justice islamiste.

Les neuf années de prison ont laissé des traces indélébiles dans le corps et l’âme de ce jeune résistant. Les tortures psychologiques et les insomnies durant de longs mois passés en cellule d’isolement où la lumière est allumée en permanence et où règne un silence assourdissant, les coups et blessures au quotidien, les menaces de morts contre soi et sa famille, l’interdiction de recevoir des visites, les pressions pour obtenir de faux aveux ou porter des accusations fallacieuses contre les camarades… n’ont pourtant pas entamé les convictions du militant des droits de l’homme.

L’Alternative

A Paris, Misagh a rejoint l’opposition iranienne qui gravite autour de la coalition du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), et qui prône le changement démocratique en Iran. Il participait samedi au grand rassemblement qu’organise la diaspora iranienne à Villepinte pour faire valoir « l’Alternative ». « Cerné par des crises inextricables, la fin du régime moribond est proche et on a vu sa fragilité lors des révoltes populaires de janvier», confie Misagh. « Les investissements coûteux des mollahs pour étendre leur domination régionale sont devenus une casse-tête pour le régime, qui est même dénoncé par les dirigeants européens pour ses agissements déstabilisatrices au Moyen-Orient. Le régime n’a pas d’avenir et a même perdu la base sociale sur laquelle il s’appuyait pour gouverner. En Occident on devrait plutôt miser sur le peuple iranien et ses capacités de changer les choses. Il faut cesser de miser sur le commerce avec les mollahs. »

A Villepinte, ils étaient des dizaines de milliers d’Iraniens et leurs sympathisants européens, américains et arabes, venus des quatre coins de la planète, pour faire entendre un autre son de cloche pour l’Iran. Des dizaines de personnalités éminentes, quelques centaines de parlementaires de divers pays, se sont retrouvé autour du programme en dix points présenté par Maryam Radjavi, la figure emblématique de la Résistance iranienne, pour un Iran républicain, pluraliste, laïque et respectueuse de l’égalité des sexes.

« Il ne faut pas prendre au sérieux la surenchère du régime, averti Misagh. Les mollahs sons bien plus faibles qu’ils n’apparaissent. Nous pouvons nous débarrasser des mollahs et faire de l’Iran un pays prospère comme tant d’autres dans le monde. 39 ans de règne islamiste ça suffit. Je dis aux jeunes de mon pays : l’avenir dépend de nous même ! »

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