Par Jubin Katiraie
Le prisonnier politique iranien Barzan Mohammadi s’est vu refuser un congé temporaire de la prison d’Evine pendant la crise du coronavirus (COVID-19), même s’il devrait être éligible car il a purgé plus de la moitié de sa peine.
Mohammadi, 41 ans, et sa famille ont été informés le 13 mars qu’il serait autorisé à partir en congé s’ils fournissaient une caution de 200 millions de tomans. Sa famille s’est rendue à Téhéran à trois reprises pour faire le suivi, avant qu’Amin Vaziri, le procureur adjoint chargé des prisonniers politiques, n’ait officiellement refusé d’accorder son congé.
Depuis, sa famille a découvert que son nom figurait sur la liste des personnes pouvant bénéficier d’une libération anticipée le 24 mars, mais aucune mesure n’a été prise. On ne sait pas quel régime ou agence de renseignement arrête le processus.
Mohammadi, de Sarvabad, dans la province du Kurdistan, a été arrêté lors des manifestations nationales d’août 2018 pour des actions qu’il aurait commises sur Internet.
Il a été reconnu coupable «d’association et de collusion pour saboter la sécurité nationale» et de «propagande contre l’État» par un tribunal préliminaire et condamné à six ans de prison. Cela a été commué en trois ans et six mois par la Cour d’appel en février 2019.
Mohammadi et Alireza Shir-Mohammadi ont été envoyés au pénitencier du Grand Téhéran, une action qui viole les principes iraniens et internationaux de séparation des prisonniers par leurs crimes.
Les deux ont demandé à être transférés à Evine, invoquant des conditions de détention inappropriées, et lorsque cela a été refusé, ils ont entamé une grève de la faim.
Mohammadi a publié une lettre ouverte, citant les détails du meurtre de Shir-Mohammadali, et a finalement été transféré à la prison d’Evine, où il est détenu dans le quartier 4.
En février 2020, M. Mohammadi et trois autres détenus à Evine ont entamé une grève de la faim pour protester contre le refus des autorités de leur accorder une libération conditionnelle. Le régime ignores les demandes des prisonniers politiques, ne séparant pas les prisonniers en fonction de la catégorie de leurs crimes, émettant de lourdes des peines de prison, il maintient des décisions des tribunaux primaires sans qu’elles soient examinées par la Cour d’appel.
Mohammadi et trois autres détenus ont entamé une grève de la faim en février pour protester contre le fait que :
les autorités ne leur accordent pas de libération conditionnelle
ignorent les demandes des prisonniers politiques
ne sépare pas les prisonniers sur la base de leurs crimes
prononce de lourdes peines de prison
confirme les décisions des tribunaux primaires sans les faire examiner par la Cour d’appel
Les mollahs ont fait beaucoup de bruits en février et mars sur la libération de prisonniers non violents qui avaient purgé plus d’un cinquième de leur peine, mais les prisonniers politiques ne l’ont pas été. En effet, les autorités les considèrent comme un risque pour la sécurité nationale, ce qui représente une menace pour l’avenir des mollahs.