
Par Jubin Katiraie
Le ministère iranien des renseignements tente d’effacer toute trace du prisonnier politique de longue date Arzhang Davoudi, des années après l’avoir envoyé en exil dans les prisons de Zabol et Zahedan, pour empêcher quiconque de diffuser des informations à son sujet.
Le 26 août, après un effort majeur, il a été découvert que Davoudi était détenu à l’isolement dans la prison centrale de Zahedan, sans contact avec d’autres prisonniers ou ses parents et amis à l’extérieur de la prison.
L’homme de 67 ans est constamment déplacé d’une prison à une autre dans le Sistan et la province du Baloutchistan par le régime pour brouiller le récit sur l’endroit où il est détenu et empêcher les gens de déterminer comment il va.
Davoudi, qui souffre de diabète chronique, a souffert de problèmes de santé majeurs au cours des 16 années de prison. Non seulement il a partiellement perdu la vue et l’ouïe, mais il a également des fractures aux hanches, aux jambes et à la colonne vertébrale à cause des coups.
Il n’y a eu aucun rapport sur Davoudi dans les médias depuis 2018, date à laquelle il aurait été poussé hors d’une allée du deuxième étage – alors qu’il était menotté et enchaîné, par Gholamreza Ghadir, le directeur adjoint de la prison de Zahedan. Cette agression horrible, qui est survenue après que Davoudi a été convoqué au bureau du directeur Mohammad Khosravi, a entraîné la fracture de sa hanche droite et de son tibia gauche, la luxation de ses omoplates et des dommages à sa colonne vertébrale qui signifie qu’il ne pourra plus jamais marcher correctement.
Depuis 2004, Davoudi était incarcéré successivement à la prison d’Evin, au centre de détention d’Ahvaz, à la prison centrale de Bandar Abbas, à la prison de Gohardasht (Rajai Shahr), à la prison centrale de Zabol et à la prison centrale d’Ourmia, mais il n’a cessé de dénoncer le régime pour ses violations des droits de l’homme. En décembre 2017, il a envoyé un message de soutien aux manifestants du soulèvement national.
Il a dit : « Je vous aime tous. Je vous embrasse tous et je compte sur vous tous pour construire un Iran libre, un Iran prospère, un Iran démocratique et un Iran rempli d’amour, de justice et de vie. »
Par ailleurs, le régime a arrêté deux convertis chrétiens et les a emmenés dans des lieux inconnus.
Shirku Siavoshi, 37 ans, a été arrêté à son domicile à Sardasht le 22 août et emmené dans un département des renseignements du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), où il a été battu. Son domicile a été perquisitionné et certains de ses biens confisqués.
Tandis que Mehdi Ibrahimzadeh, 37 ans également et originaire de Sardasht, a été arrêté dans la province du Fars.
On ne sait pas où ils sont détenus mais des sources affirment qu’ils ont été arrêtés par les pasdaran.