Les retraités de la sécurité sociale et de l’industrie sidérurgique ont organisé des rassemblements de protestation le 5 novembre dans plusieurs villes d’Iran. Dans le même temps, les infirmières et les employés de l’hôpital « Imam » d’Ourmia ont poursuivi leurs protestations pour la deuxième journée consécutive.
Selon les organisations syndicales et de retraités, les retraités de la Sécurité sociale ont organisé des rassemblements à Kermanshah, Ahvaz et Shush.
Certains de leurs slogans incluaient « Nous ne tolérons pas l’oppression dans nos vies ». « Mort à cet esclavage » et « Nous n’avons pas obtenu justice, nous ne voterons plus. »
D’après les images publiées, des retraités de l’industrie sidérurgique se sont rassemblés devant les bureaux des caisses de retraite d’Ispahan, Ghaemshahr, Shahrud et Ahvaz.
Lors de leur rassemblement à Ispahan, ils ont étendu une nappe vide et scandé des slogans tels que :
« Nous n’avons pas eu justice, nous avons entendu assez de mensonges », « Les promesses ne suffisent pas, notre table est vide. » et « Gestionnaire incompétent, honte à vous. »
Simultanément, selon le Syndicat libre des travailleurs iraniens, les infirmières, le personnel médical et les étudiants en médecine de l’hôpital « Imam » d’Ourmia se sont également rassemblés dimanche pour la deuxième journée consécutive, pour protester contre le retard des salaires, d’autres revendications financières, le mode de paiement des salaires et la négligence de leurs problèmes de subsistance.
La détérioration des conditions de vie des retraités, des travailleurs et des autres salariés a conduit à une expansion des manifestations dans les villes iraniennes ces dernières années.
Le 2 novembre, l’agence de presse officielle ILNA a rapporté qu’il existe une possibilité d’augmentation de 20 pour cent des pensions des retraités l’année prochaine. Cependant, les retraités protestent contre cette proposition car ils la jugent injuste, affirmant qu’une augmentation de 20 pour cent n’atteint même pas la moitié du seuil de pauvreté.
Selon l’ILNA, les salariés sont préoccupés par la proposition du gouvernement d’augmenter les salaires de 20 pour cent l’année prochaine, et cette préoccupation ne se limite pas aux employés et aux retraités des agences gouvernementales.
L’agence de presse a déclaré qu’une augmentation des salaires de 20 pour cent pourrait réduire considérablement le pouvoir de négociation des travailleurs pour les salaires de 2024.
Sowlat Mortazavi, le ministre du Travail, a déclaré que les salaires ne sont déterminés qu’une fois par an et a donc rejeté la possibilité d’ajustements et d’augmentations de salaires.
Entre-temps, des retraités de divers secteurs se sont rassemblés à plusieurs reprises devant les bureaux des caisses de retraite dans différentes villes iraniennes, exigeant que leurs pensions atteignent le seuil de pauvreté et se demandant pourquoi leurs pensions devraient atteindre la moitié du seuil de pauvreté après 30 ans.
Sur la base des statistiques annoncées par certains membres du Parlement ces derniers mois, le coût de la vie à Téhéran a été estimé à plus de 300 millions de rials (environ 582 dollars), et dans d’autres grandes villes d’Iran, il varie entre 200 millions et 250 millions rials (environ 388 à 485 $).
Avec une augmentation de 20 %, la pension mensuelle d’un retraité n’atteindra même pas 110 millions de rials (environ 213 dollars) l’année prochaine, alors que le taux d’inflation global a été bien supérieur à 100 % au cours des deux dernières années.
L’ILNA a cité un retraité qui a déclaré : « Les statistiques n’ont pas d’importance. Ce que je constate dans ma vie, c’est que tout est devenu deux ou trois fois plus cher. Même le loyer cette année, les propriétaires l’ont augmenté de plus de 50 ou 60 pour cent. Quel est le sort des gens comme moi ? Je vis dans la partie orientale de Téhéran depuis plusieurs années, mais maintenant je dois vivre à Islamshahr, au sud de Téhéran. Même ici, je n’ai pas les moyens de louer une maison. Où devrais-je aller dans ma vieillesse ? Dois-je planter une tente dans le parc ?
Les fonctionnaires à la retraite se rassemblent chaque semaine devant le bâtiment du gouvernorat et d’autres bâtiments gouvernementaux connexes pour protester contre la non-application de la loi « d’ajustement », les graves difficultés économiques et la violation de leurs droits.
Des protestations et des grèves liées aux moyens de subsistance économiques de divers métiers et professions en Iran se poursuivent depuis plusieurs années, notamment des retraités de l’Organisation de la sécurité sociale, de l’industrie sidérurgique, des télécommunications, des éducateurs et des retraités du gouvernement, qui organisent régulièrement des manifestations hebdomadaires dans diverses villes.