Vingt pour cent des écoles en Iran sont délabrées, et il existe une distinction entre les écoles « dangereuses » et « délabrées », selon Majid Abdollahi, adjoint technique et de supervision de l’Organisation pour la rénovation des écoles.
Abdollahi a souligné que les étudiants ne sont pas autorisés à étudier dans des écoles « dangereuses », déclarant : « À Ispahan, nous avions 14 écoles touchées par l’affaissement, et cette année, nous n’avons pas autorisé les étudiants à étudier dans ces écoles. » Abdollahi a déclaré qu’environ 20 000 écoles sur environ 105 000 écoles et 104 000 salles de classe sur 540 000 salles de classe sont délabrées.
Selon Abdollahi, 6 pour cent de ces salles de classe, soit l’équivalent de 33 000 salles de classe, doivent être démolies et reconstruites.
Ce nombre d’écoles délabrées dans le pays arrive au moment où le 13 août, le responsable de l’Organisation pour la rénovation, le développement et l’équipement des écoles a annoncé l’existence de 1 073 écoles temporaires (constituées de structures préfabriquées) dans le pays basées sur identification initiale.
La situation des écoles qualifiées de « vétustes » est particulièrement grave dans les petites villes isolées. A cet égard, l’agence de presse semi-officielle ILNA a rapporté le 23 septembre que les élèves de la région de « Loudab », dans la province de Kohgiluyeh et Boyer-Ahmad, ont commencé la nouvelle année scolaire dans des écoles dépourvues « de bureaux et de chaises, de conduites d’eau, de systèmes de chauffage et de sécurité ».
Selon le rapport de l’ILNA, citant Kourosh Biniaz, gouverneur de Loudab, 35 écoles de cette région manquent d’installations sanitaires et d’adduction d’eau, et dans 45 écoles, il n’y a «aucun équipement de chauffage ni de sécurité ». Il a précisé qu’il existe également 10 écoles « temporaires » dans cette province, et sur un total de 145 écoles, seules deux écoles sont équipées de matériel informatique et d’imprimantes.
En réponse à la pénurie d’enseignants dans le pays et à la situation de plus de 400 000 étudiants sans enseignants, le ministre de l’Éducation a annoncé la finalisation de la décision sur « la découverte des talents pédagogiques » au sein du Conseil suprême de la Révolution culturelle et a déclaré : « Les étudiants qui ont le tempérament et les qualités d’un enseignant seront recrutés dans le système éducatif et deviendront enseignants. »
La pénurie d’enseignants dans le système éducatif est devenue l’un des défis en raison de l’élimination des « élèves-enseignants » et du départ à la retraite d’un nombre important d’enseignants. Des rapports indiquent que dans certaines écoles, les parents d’élèves ont été invités à venir à l’école et à jouer le rôle d’enseignants pour éviter que les salles de classe ne soient vides.
Cependant, le 1er novembre, malgré les nombreuses critiques des enseignants, des syndicats d’enseignants et de certains membres du Majlis (parlement) du régime, Reza Moradi Sahrayee, porte-parole du ministère de l’Éducation, a affirmé qu’il n’y avait pas de « classes sans enseignants » en Iran.
La déclaration de Sahrayee contredit le rapport d’un membre de la Commission de l’éducation du Parlement du 31 octobre, qui révélait que 68 000 enseignants avaient quitté le système éducatif iranien au début de l’année scolaire, laissant 100 000 salles de classe sans enseignants. Mohammad Vahidi, dans une interview accordée au site Internet d’État «rouydad24 », a reconnu le grave défi que représente la pénurie d’enseignants et a mentionné que 23 000 enseignants avaient été embauchés pour les services éducatifs mais n’avaient pas le droit d’entrer dans les salles de classe cette année.
Mohammad Taghi Falahi, secrétaire de la Guilde des enseignants de Téhéran, a également mentionné le grave déficit budgétaire de l’éducation comme l’un des principaux facteurs contribuant à la pénurie d’enseignants pour 23 000 salles de classe, soit l’équivalent d’environ 460 000 élèves.
La pénurie d’enseignants dans les écoles a atteint un point tel que le site Internet Shargh Daily a abordé le problème dans un rapport, indiquant que certains directeurs d’école ont demandé aux parents d’assister aux cours et d’aider les élèves à réviser les cours de l’année précédente.
Le 23 septembre, certains rapports ont été publiés indiquant qu’en pleine crise de pénurie d’enseignants, le ministère de l’Éducation avait empêché la poursuite du programme des « élèves-enseignants ».
Une autre controverse récente au sein du ministère de l’Éducation concerne l’appel obligatoire à la prière et « l’obligation pour les étudiants d’envoyer des enregistrements audio de leurs prières à la maison ». En réponse aux critiques sur cette question, Reza Moradi Sahrayee a déclaré : « Lorsque nous avons été critiqués, nous avons réalisé que ce que nous faisions était juste. »
Ces dernières années, les enseignants iraniens ont organisé de vastes manifestations, avec des centaines de cas documentés. Les revendications des enseignants lors de ces manifestations incluent des augmentations de salaire et l’égalisation des salaires, ainsi que l’emploi officiel. Beaucoup de leurs collègues ont été emprisonnés à la suite de ces manifestations.
Le régime iranien alloue un budget négligeable à l’éducation et met à la retraite des enseignants expérimentés, tout en augmentant considérablement le budget militaire. Un regard sur la cherté de l’Iran Les interventions dans la région révèlent où est dépensé le budget de l’éducation des enfants iraniens.