Parallèlement à l’intensification des exécutions en Iran, Ali Saber Motlagh, prisonnier politique des années 1980, et Kamran Rezaei, l’un des détenus des manifestations de 2019, ont été exécutés.
M. Saber Motlagh, qui avait 62 ans au moment de son exécution, a été arrêté dans les années 1980 pour appartenance à l’Organisation des Moudjahiddines-e Khalq d’Iran (OMPI/MEK) et pour l’assassinat d’un responsable en septembre 1981. Après un certain temps, il a été libéré faute de preuves.
Cet ancien prisonnier politique est parti à l’étranger après sa libération et est revenu en Iran en 2020. À son retour, il a été de nouveau arrêté pour avoir commis le même assassinat et cette fois, malgré le manque de preuves, il a été condamné à mort.
L’exécution de cet ancien prisonnier politique a eu lieu malgré son déni constant de toute implication ou connaissance de l’assassinat du responsable du régime.
Depuis le début de l’année 2023, soit en l’espace de 11 mois, plus de 700 personnes ont été exécutées en Iran.
Dans une déclaration du 28 novembre, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a condamné l’exécution de Milad Zohrehvand, le « huitième manifestant exécuté en 2022 », et l’exécution d’Hamidreza Azari, un mineur délinquant de 17 ans, et a appelé le gouvernement iranien à régime à mettre fin immédiatement à l’application de la peine de mort.
Exécution de Kamran Rezaei, l’un des détenus des manifestations de 2019 à Chiraz
Parallèlement à l’augmentation du nombre d’exécutions en Iran, la condamnation à mort du prisonnier politique Kamran Rezaei, arrêté lors des manifestations de novembre 2019, a été exécutée le 30 novembre dans la prison centrale d’Adelabad, à Chiraz.
Kamran Rezaei a été arrêté lors des manifestations nationales de 2019 et condamné à la peine capitale pour le « meurtre intentionnel » d’un membre paramilitaire Basij.
Il a passé sept mois en cellule d’isolement et a été torturé pour le forcer à avouer ses propres torts.
Ce manifestant détenu lors des manifestations de 2019 a toujours souligné son innocence.
Deux jours avant l’exécution de Kamran Rezaei, un autre prisonnier nommé Hani Shahbazi a été exécuté dans la prison de Sepidar, à Ahvaz (sud-ouest de l’Iran).
Le même jour, l’agence de presse du régime Tasnim a annoncé l’exécution sans citer le nom de ce prisonnier. Ses accusations ont été qualifiées de « Moharebeh » ou « inimitié contre Dieu » à la suite de l’assassinat délibéré d’un agent des forces de l’ordre et d’un membre du Basij à Shadegan le 3 décembre 2019.
Ces derniers jours, certaines sources non officielles ont rapporté que M. Shahbazi avait été blessé par les forces gouvernementales lors de son arrestation et qu’il était en prison depuis quatre ans.
L’absence de réponse internationale à ces exécutions donne le feu vert au régime iranien pour de nouvelles exécutions.
Ce régime tente de réprimer les conditions explosives de la société iranienne et les manifestations économiques en intensifiant les exécutions.