Une plainte a été déposée lundi 11 décembre, exigeant l’arrestation du président du régime iranien Ebrahim Raisi lors d’un voyage prévu en Suisse pour assister à une conférence de l’ONU sur les réfugiés. La plainte indique que Raïssi devrait être arrêté à son arrivée en Suisse cette semaine et accusé de crimes contre l’humanité pour son implication dans l’exécution massive d’opposants à la fin des années 1980.
La plainte demande à Andreas Müller, le procureur fédéral suisse, de veiller à ce qu’Ebrahim Raisi soit arrêté et traduit en justice pour sa participation à « des actes de génocide, de torture, d’exécutions extrajudiciaires et d’autres crimes contre l’humanité ».
Raïssi devait se rendre en Suisse pour assister au Forum mondial sur les réfugiés des Nations Unies, qui s’ouvre mercredi à Genève. Il aurait annulé son voyage et le ministre des Affaires étrangères du régime, Hossein Amir Abdollahian, dirigera la délégation iranienne à sa place.
La plainte a été déposée par trois personnes victimes de la répression des opposants par le régime iranien dans les années 1980.
Parallèlement à cette plainte en justice, une campagne internationale est également en cours pour exprimer son indignation face à la participation de Raïssi au Forum des Nations Unies sur les réfugiés et exiger qu’il soit poursuivi en justice.
La campagne déclare : « Raïssi a été le principal auteur du massacre de milliers de prisonniers politiques en 1988. Sa présence aux Nations Unies contredit les valeurs fondamentales de cette organisation. »
Les groupes de défense des droits humains réclament depuis longtemps justice concernant les exécutions illégales présumées de milliers de jeunes personnes au cours de l’été 1988, dont la plupart étaient des partisans de l’organisation Mujahedin-e Khalq (OMPI/MEK).
Les plaignants qui ont porté plainte lundi affirment pouvoir identifier Ebrahim Raïssi comme membre du « Comité de la mort », responsable de l’exécution de milliers d’opposants emprisonnés au cours de l’été 1988.
La plainte allègue que Raïssi, qui travaillait à l’époque comme procureur général adjoint de Téhéran, avait fait preuve d’un enthousiasme particulier pour condamner des prisonniers à l’exécution, ce qui le distinguait des autres.
Le principal plaignant de la plainte en Suisse est Reza Shemirani, un survivant de la purge de 1988. Selon l’agence de presse AFP, Raïssi lui avait demandé à quel groupe il appartenait, et lorsqu’il mentionnait l’OMPI, il était certain que sa condamnation à mort était définitive.
La plainte indique que Shemirani ne sait toujours pas comment il a réussi à survivre à l’exécution, car il faisait partie de moins de 150 personnes sur environ 5 000 prisonniers qui ont échappé à la mort.
Deux autres demandeurs, Razieh Ghodraty et Ali (Bijan) Zolfaghari, ont également été emprisonnés en Iran en 1988 et identifient Raïssi comme membre du « Comité de la mort».
En plus de la plainte judiciaire, une campagne internationale est en cours pour exprimer son indignation face à la participation de Raïssi au Forum des Nations Unies sur les réfugiés et exiger des poursuites judiciaires.
Plus de 200 signatures ont été recueillies auprès de hauts responsables, parmi lesquels des lauréats du prix Nobel, des juges, d’anciens ministres, des parlementaires, des professeurs d’université et des experts des droits de l’homme des Nations Unies.
La déclaration des signataires affirme que Raïssi était le principal auteur du massacre de milliers de prisonniers politiques en 1988.
Ils croient fermement que sa présence aux Nations Unies contredit les valeurs fondamentales de l’organisation.
Le communiqué ajoute en outre qu’ils croient fermement que les Nations Unies, en tant que gardienne des droits de l’homme et de la justice, ne devraient pas compromettre leur crédibilité en invitant un individu accusé de graves violations des droits de l’homme.
Les signataires expriment également leur soutien à la demande d’enquête et de poursuites contre Ebrahim Raisi conformément au droit international, y compris par des pays dotés d’une juridiction mondiale.