Iran Focus, Téhéran, 16 août Le procureur de la révolution de Téhéran, Saïd Mortazavi, a annoncé lundi quun avocat représentant la famille de la photojournaliste irano-canadienne assassinée Zahra Kazemi, était un espion et que le tribunal révolutionnaire avait promulgué un décret légalisant son emprisonnement jusquà son jugement éventuel.
Des agents du judiciaire et des policiers armés avaient mené un raid sur le domicile de Abdolfattah Soltani. Il avait été arrêté par la suite et incarcéré à la funeste prison dEvine de la capitale il y a plusieurs semaines sur ordre de ce procureur.
« Larrestation de Soltani sest faite avec lannonce des charges retenues contre lui et un rapport du ministère des renseignements et de la division du contre-espionnage de ce ministère. De bonnes raisons et des documents ont été fournis [pour les accusations »> comme quoi il y a eu des fuites dinformations secrètes nationales vers des personnes non qualifiées et dautres liées à des ambassades étrangères », a déclaré Mortezavi aux journalistes.
« Hier, jai été informé que le tribunal révolutionnaire avait prononcé un verdict, approuvé sa détention provisoire et rejeté la plainte de Soltani », a-t-il dit.
« Soltani, en tant quavocat au fait de la loi, na pas voulu répondre à 65 des 66 questions du ministère des renseignements sur ses actions et les documents quil possède. Toutes ces questions sont restées sans réponse de la part du défendant et ont été transférées au parquet. »
Au début de ce mois, le quotidien officiel Kayhan avait dit que Soltani avait été accusé de livrer des secrets nucléaires. « Les accusations les plus sérieuses portées contre Abdolfattah Soltani, cest quil sagit dun espion nucléaire », pouvait-on lire à la une de Kayhan.
Soltani est un des avocats de la famille de Zahra Kazemi, assassinée à la prison dEvine de Téhéran en juillet 2003. Des rumeurs ont couru comme quoi Mortezavi était le meurtrier de Kazemi et durant une des auditions, Soltani lavait clairement désigné comme étant lassassin.
Kayhan a ajouté que Soltani sétait servi de sa position davocat pour obtenir des informations de ses clients jugés pour des affaires touchant à la sécurité nationale. Il aurait ensuite livré ces informations top secrètes », ajoute Kayhan qui entretient des liens étroits avec les services de sécurité et de renseignements du pays.
« Soltani a trahi », concluait larticle.