AFP, Téhéran, 10 août – Un nouveau tribunal pour la presse, dont la composition est confiée au gouvernement, va être instauré après la promulgation d’une loi en ce sens par le président Mahmoud Ahmadinejad, ont rapporté jeudi des journaux iraniens.
Les journalistes poursuivis en justice pour leurs articles seront jugés par un jury dont les membres seront nommés par les ministres de la Culture et de la guidance islamique, Mohammad-Hossein Saffar Harandi, et de la Justice, Jamal Karimi Rad, selon le quotidien Iran Daily.
La loi instaurant ce tribunal, approuvée en juillet par le Conseil des gardiens, a été adoptée en avril 2005 par le Parlement conservateur.
Ce dernier avait suspendu à l’époque une loi précédente, datant de 2003, adoptée par le Parlement réformateur (renouvelé en 2004).
Cette loi, jamais appliquée, prévoyait que les journalistes soient jugés par un jury composé de membres du syndicat des journalistes et d’organisations non-gouvernementales.
Elle visait à protéger les membres des médias fréquemment pris pour cible par les conservateurs du pouvoir judiciaire.
Les journalistes iraniens peuvent être poursuivis notamment pour menaces à la sécurité nationale, propagande contre le régime, insulte aux personnalités religieuses, propagation de mensonges ou diffamation.
La presse iranienne a connu un grand essor sous la présidence du modéré Mohammad Khatami (1997-2005), tout en faisant l’objet d’attaques judiciaires répétées, avec des fermetures de journaux et des peines de prisons pour les journalistes.