AFP, Genève, 10 janvier – Trois experts du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ont demandé mercredi aux autorités iraniennes de ne pas procéder à l’exécution, annoncée comme imminente, de sept membres de la minorité arabe Ahwazi et de leur garantir un procès équitable et public.
Trois de leurs co-accusés ont déjà été exécutés en décembre dernier. Les autorités ont annoncé lundi aux familles des sept autres condamnés qu’ils devraient être mis à mort dans les prochains jours.
Les dix membres de la communauté Ahwazi, accusés d’avoir été entraînés en Irak par des officiers américains en vue de mener des actions de déstabilisation et de sabotage en Iran, ont été condamnés à mort lors d’un procès à huis-clos mené dans leur province du Khuzestan (ouest de l’Iran).
MM. Philip Alston, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, Leandro Despouy, Rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats, et Manfred Nowak, Rapporteur spécial sur la torture ont protesté contre le caractère inéquitable du procés des dix hommes.
Ils ont indiqué dans un communiqué avoir déjà adressé deux courriers en août et novembre dernier aux autorités iraniennes pour attirer leur attention sur des allégations de procès inéquitable et de torture pour extorquer des aveux aux accusés dans cette affaire. Ils n’ont reçu aucune réponse.
« Nous savons très bien que ces hommes sont accusés de crimes graves, notamment d’avoir tenté de renverser le gouvernement après avoir reçu un entraînement militaire des forces américaines et britanniques », ont indiqué les trois experts. « Cependant, cela ne peut justifier leur condamnation et leur exécution après des procès qui bafouent les règles judiciaires », ont-ils estimé.
Les trois experts ont rappelé que l’Iran est partie à la Convention internationale sur les droits civils et politiques et doit comme telle respecter ses prescriptions imposant que la peine capitale ne puisse être appliquée qu’après un procès satisfaisant aux plus strictes garanties d’une procédure équitable.