AFP, Téhéran, 15 août – Deux journalistes iraniens réformateurs, Soheil Assefi et Farshad Ghorbanpour ont été arrêtés et sont détenus pour avoir propagé « des mensonges contre le régime », a indiqué mercredi le pouvoir judiciaire.
Ce dernier a affirmé par ailleurs que deux journalistes kurdes condamnés à mort, Abdolvahed Botimar et Adnan Hassanpour, avaient encore la possibilité de faire appel de leur verdict.
« Soheil Assefi est détenu et fait l’objet d’une enquête », a dit sans autres précisions Alireza Jamshidi porte-parole du pouvoir judiciaire, dans un point de presse.
Il a fait état par ailleurs de la détention de Farshad Ghorbanpour, qui est assortie d’une autorisation de sortie sous caution de 1,5 milliard de rials (environ 120.000 euros).
M. Jamshidi a expliqué que ses services « travaillent afin de voir s’il peut être libéré pour une somme moindre ».
La date d’interpellation des deux journalistes n’a pas été précisée.
Selon M. Jamshidi, ils sont accusés d’avoir « répandu des mensonges et des informations contre le régime, et d’avoir fourni des informations à des sites internet étrangers ».
D’après l’organisation de défense des journalistes Reporters sans frontières, M. Ghorbanpour collaborait au site internet en persan et anglais Rouz, situé à l’étranger et interdit d’accès aux internautes iraniens par les autorités.
Pour les journalistes kurdes, M. Jamshidi a expliqué qu’ils « ont été condamnés à la pendaison mais ont vingt jours pour faire appel du verdict, qui n’est donc pas final ».
Abdolvahed Botimar et Adnan Hassanpour ont été condamnés le 16 juillet comme « mohareb », « ennemis de Dieu », mais M. Jamshidi a expliqué que le délai de 20 jours courait à partir de la date, non précisée, où leur sentence leur a été notifiée.
Le pouvoir judiciaire n’avait pas précisé la nature des charges exactes retenues contre eux, mais M. Jamshidi a affirmé qu’elles n’avaient « aucun rapport avec le journalisme, car la principale accusation est celle de lutte contre le régime ».
Selon lui, « lors d’une fouille à un de leur domicile il a été trouvé 57 munitions pour lance-roquette et d’autres munitions ».
Un de leurs avocats, Saleh Nikbakht, avait affirmé après leur condamnation qu’ils étaient « tous les deux accusés de collaboration avec les groupes armés hostiles au régime » islamique.