AFP, Téhéran, 30 août – L’Iran a mis en garde jeudi les Etats-Unis contre de nouvelles interpellations parmi ses citoyens en Irak, après la brève détention d’un groupe d’Iraniens par les forces américaines à Bagdad, affirmant que cela pourrait l’amener à ne plus coopérer avec Washington sur le sécurité.
« Les Américains devraient agir à l’avenir en réfléchissant bien et avec réalisme, car sinon la situation de la sécurité en Irak va empirer et mènera l’Iran à ne plus coopérer avec eux dans ce domaine », a prévenu Mohammad Ali Hosseini, porte-parole de la diplomatie iranienne, cité par l’agence Mehr.
Un groupe d’Iraniens dépendant du ministère de l’Energie ont été interpellés mardi soir par des soldats américains dans le centre de Bagdad, avant d’être libérés mercredi matin.
Les Etats-Unis ont ensuite considéré l’incident comme « clos », alors que le ministère iranien des Affaires étrangères a exprimé ses « vives protestations » et réclamé des explications.
M. Hosseini a considéré que cet acte violait « toutes les lois internationales et (constituait) une ingérence dans les affaires souveraines irakiennes, et les liens d’amitié entre l’Iran et l’Irak ».
Les Etats-Unis et l’Iran ont tenu quelques réunions, au niveau de leurs ambassadeurs en Irak, pour y discuter de la sécurité, mais aucune coopération dans ce domaine n’a vu le jour à ce stade.
Washington accuse Téhéran de contribuer à l’insécurité en armant des groupes extrémistes chiites, ce que l’Iran dément.
Le président américain George W. Bush a haussé le ton mardi en dénonçant les « agissements criminels de Téhéran », la Maison Blanche ajoutant ensuite qu’ils devaient cesser « immédiatement ».
Selon des sources officielles irakienne et iranienne à Bagdad, les Iraniens interpellés mardi étaient au nombre de sept, dont une femme, et travaillaient pour le ministère irakien de l’Electricité. Mais, selon un communiqué militaire américain, ils étaient huit et deux d’entre eux avaient le statut diplomatique.
Les forces américaines détiennent toujours cinq Iraniens appréhendés le 11 janvier dernier dans le Kurdistan irakien et accusés de fournir de l’aide aux insurgés, alors que Téhéran a toujours affirmé qu’il s’agissait de diplomates.