Reuters, Téhéran, 23 septembre – Le gouvernement iranien a fait savoir dimanche qu’il ne voyait aucun inconvénient à une visite de Bernard Kouchner à Téhéran pour permettre au chef de la diplomatie française de clarifier ses déclarations sur les perspectives de « guerre » à propos du nucléaire iranien.
« Nous ne voyons aucun obstacle à ce déplacement. Nous pensons que semblables visites pourraient même aider à clarifier la situation en Iran et dans la région », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mohammad Ali Hosseini, lors de son point de presse hebdomadaire.
A la mi-septembre, le ministre français des Affaires étrangères avait publiquement évoqué sur RTL les risques de « guerre » contre l’Iran en déclarant que Paris devait « se préparer au pire ».
Ses propos, qu’il a par la suite tempérés en soulignant l’urgence de « négocier sans relâche » avec Téhéran sur le dossier nucléaire, avaient provoqué un grand émoi dans l’Hexagone et dans certaines chancelleries. Dans un récent entretien au « Figaro », le ministre français s’était par la suite déclaré prêt à se rendre le cas échéant à Téhéran.
Devant les journalistes, le porte-parole officiel iranien a fait état dimanche de propos parfois contradictoires dans la bouche de responsables français témoignant, selon lui, d' »un certain extrémisme dans leurs positions ».
« Mais ces vues ont été par la suite rectifiées et la France ne semble pas vouloir de nouvelles tensions », a-t-il analysé.
Le gouvernement iranien, qui se défend de vouloir acquérir l’arme nucléaire sous couvert d’un programme énergétique civil, avait condamné les premières déclarations de Kouchner.
Les Occidentaux, Américains en tête, veulent obtenir des Iraniens, qui s’y refusent, la suspension de leurs activités d’enrichissement d’uranium considéré comme un premier pas vers l’acquisition de l’arme atomique.