AFP, Rome, 4 octobre – Le chef de la diplomatie italienne Massimo D’Alema a fortement soutenu jeudi le principe de négociations avec Téhéran pour résoudre le problème du nucléaire iranien, n’excluant pas cependant le recours à des sanctions européennes.
« Il faut une initiative politique plus forte. Au moment où l’on exerce des pressions plus fortes (sur Téhéran), il est nécessaire d’offrir une solution politique », a déclaré M. D’Alema, cité par l’agence Ansa, devant des députés italiens.
Le ministre a évoqué une solution « à la nord-coréenne » consistant « à proposer à l’Iran des négociations dans un cadre régional (…) en offrant non seulement un projet de coopération économique mais aussi la perspective d’une pleine reconnaissance politique ».
« Le concept d’efficacité doit être au centre du débat pour éviter que celui-ci ne donne lieu à une surenchère de propagande sur la dureté » des positions respectives des Iraniens et des Occidentaux, a ajouté M. D’Alema, également vice-Premier ministre du gouvernement.
M. D’Alema n’a pas mentionné dans ce contexte la lettre de son homologue français, Bernard Kouchner, qui a demandé la veille des sanctions de l’Union européenne contre Téhéran et avait affirmé il y a deux semaines qu’il fallait se préparer au pire, c’est-à-dire la guerre contre l’Iran.
« L’Italie n’a jamais exclu l’hypothèse de sanctions européennes mais il faut rappeler aussi que nous aurions un prix plus important à payer que ceux qui haussent le plus le ton », a ajouté le ministre.
L’Italie est le premier partenaire européen de l’Iran avec 5,2 milliards d’euros d’échanges commerciaux en 2006. Les exportations italiennes vers l’Iran ont diminué de 18% en 2006. Le géant pétrolier et gazier Eni est le groupe italien le plus implanté en Iran.