Le Figaro, 25 octobre – Les Etats-Unis visent à affaiblir les militaires du régime ainsi que trois banques daffaires. Cest le plus large éventail de mesures punitives imposées à Téhéran depuis 1979. C’est également la première fois que les Etats-Unis cherchent à sanctionner directement l’armée d’un autre pays.
«Nous prenons des mesures supplémentaires pour défendre nos intérêts et nos citoyens, et aider nos amis à protéger leur pays», a annoncé jeudi Condoleezza Rice. Même sil sagit de punir «l’attitude irresponsable de l’Iran», la secrétaire dEtat a précisé que les Etats-Unis restaient engagés dans une approche diplomatique pour résoudre la crise du nucléaire iranien.
Selon le Washington Post, ces sanctions permettront aux autorités américaines de faire pression aussi sur des centaines de compagnies étrangères ayant des relations d’affaires avec les militaires iraniens.
Première visée : lunité délite du régime iranien al-Qods, accusée de soutenir le terrorisme. Composé de 5.000 à 15.000 hommes, ce groupe secret mène des missions de renseignement et opérations clandestines de lIran au Moyen-Orient.
TROIS BANQUES VISEES
Autre corps pris pour cible par Washington : les Gardiens de la révolution ou pasdarans, dont est issu le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad. La Maison-Blanche accuse cette armée idéologique du régime de participer à la prolifération d’armes de destruction massive. Elle contrôle également des compagnies de BTP, des usines pharmaceutiques ainsi que des secteurs de lindustrie pétrolière.
Enfin, Washington a décidé de sattaquer au monde des affaires. Ainsi «trois banques détenues par l’Etat» iranien sont également visées, en raison de «leur implication dans des activités de prolifération et de financement du terrorisme». Plusieurs autres Iraniens et organisations sont également concernés.
La Grande-Bretagne a indiqué «soutenir» ces nouvelles sanctions. «Comme le premier ministre (Gordon Brown) l’a dit le 24 octobre, nous sommes disposés a poursuivre les efforts en vue d’une troisième résolution (à l’ONU) prévoyant des sanctions, et, parallèlement, soutenir de nouvelles sanctions de l’Union européenne», a ajouté le porte-parole.