AFP, Téhéran, 26 octobre – Le nouveau chef du dossier nucléaire iranien, Saïd Jalili, a déclaré vendredi que les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran n’auraient « aucun effet » sur la politique de l’Iran en matière nucléaire, a rapporté l’agence Isna.
« Ces sanctions ne sont pas nouvelles. Cela fait 28 ans que que nous subissons des sanctions. Ces nouvelles sanctions comme les précédentes n’auront aucun effet sur la politique de l’Iran », a déclaré M. Jalili à l’aéroport de Téhéran à son retour d’une visite en Europe où il a rencontré le chef de la diplomatie européenne, Javier Solana.
« Ces sanctions ne font qu’isoler les Etats-Unis sur la scène internationale », a-t-il ajouté.
Les Etats-Unis ont imposé jeudi de nouvelles sanctions contre trois banques iraniennes, mais aussi contre le corps des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime, accusé de contribuer à la prolifération d’armes de destruction massive, et leur unité Al-Quds, accusée de soutenir le terrorisme.
Malgré deux résolutions du Conseil de sécurité imposant des sanctions contre l’Iran, Téhéran refuse de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium.
Les Occidentaux soupçonnent l’Iran de vouloir utiliser cette technologie à des fins militaires pour la construction de l’arme atomique. Mais l’Iran rejette ces accusations et affirme que son programme est uniquement à but civil.
M. Jalili, accompagné par son prédécesseur Ali Larijani, ont rencontré Javier Solana mardi à Rome pour de nouvelles discussions sur le nucléaire iranien.
Parallèlement, l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont conclu un accord le 21 août fixant un calendrier par lequel l’Iran s’engage à répondre à une série de questions en suspens sur l’étendue de son programme nucléaire.
Le directeur de l’AIEA, Mohamed ElBaradei, a demandé récemment à l’Iran de coopérer activement dans ce domaine, faute de quoi il s’exposerait à un « retour de flamme » de la part de la communauté internationale.
Les grandes puissances ont accepté d’attendre un rapport de l’AIEA à la mi-novembre sur la coopération de l’Iran avec l’Agence, et un compte-rendu du représentant de la diplomatie européenne, Javier Solana, sur une offre faite à l’Iran de coopération en échange d’une suspension de son enrichissement, avant de retourner au Conseil pour obtenir une nouvelle résolution avec des sanctions.
« J’espère qu’en tenant compte des actions positives de l’Iran vis-à-vis de l’AIEA, l’autre partie (l’Occident) aura une attitude qui n’obligera pas l’Iran d’adopter une autre voie » que celle de la coopération, a déclaré pour sa part Ali Larijani à l’aéroport de Téhéran et cité par l’agence semi-officielle Mehr.
« Ils (les Occidentaux) font comme s’il n’y avait pas de différence que l’Iran coopère ou pas avec l’AIEA. Si cela est vrai, ils doivent s’attendre à une autre attitude de la part de l’Iran », a ajouté M. Larijani, sans plus de précision.