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Les Etats-Unis veulent faire de l’Iran un « paria » de la finance

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AFP, Washington, 25 octobre – Les Etats-Unis ont imposé jeudi de nouvelles sanctions à trois banques et plusieurs unités de l’armée iranienne pour faire de l’Iran un « paria de la finance » et le forcer ainsi à renoncer à ses ambitions nucléaires.

La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a annoncé l’inscription sur la liste noire du Trésor américain d’une unité d’élite de l’armée iranienne, la force Al-Quds, accusée de soutenir le terrorisme, et du corps des Gardiens de la révolution, accusé de contribuer à la prolifération d’armes de destruction massive.

En outre, trois banques d’Etat ont été inscrites sur cette liste noire, qui interdit à toute institution financière soumise aux réglementations américaines – soit une grande part du système financier mondial – de faire des affaires avec ces entités et l’oblige à saisir tous leurs actifs.

Téhéran a aussitôt dénoncé ces nouvelles sanctions américaines. « Les politiques des Etats-Unis hostiles au peuple respectable iranien et aux institutions légales de l’Iran sont contraires aux lois internationales, sont sans valeur et, comme par le passé, sont vouées à l’échec », a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammed Ali Hosseini.

Le président russe Vladimir Poutine a souligné pour sa part que les sanctions revenaient à « envenimer » le dossier nucléaire iranien. « Pourquoi envenimer la situation, la conduire dans une impasse, menacer de sanctions ou même d’action militaire? », s’est-il interrogé.

Ces nouvelles mesures ont été décidées pour sanctionner « l’attitude irresponsable de l’Iran », a déclaré Mme Rice à la presse, en assurant que les Etats-Unis restaient engagés dans une approche diplomatique pour résoudre la crise du nucléaire iranien.

« Le comportement de l’Iran est en train de la transformer en paria de la finance », s’est félicité Stuart Levey, secrétaire d’Etat adjoint au Trésor.

Les trois banques concernées sont les banques Melli, Mellat et Saderat, les deux premières pour des activités supposées de prolifération d’armes de destruction massive, la troisième sous l’accusation de soutien au terrorisme.

Ensemble, elles représentent la plus grande partie du système bancaire iranien, a assuré M. Levey.
Selon le département d’Etat, la banque Melli, première institution bancaire du pays largement implantée à l’étranger, finance notamment la force Al-Quds et les Gardiens de la Révolution. La banque Mellat finance l’organisation de l’énergie atomique de l’Iran et la Saderat finance les groupes radicaux palestiniens Hamas et Jihad Islamique, et le Hezbollah libanais, que Washington considère tous comme mouvements terroristes.

Des individus et des agences gouvernementales sont également visés par les sanctions, notamment le ministère de la Logistique des forces armées, qui contrôle l’industrie de défense du pays.

« C’est important parce que c’est une partie de l’appareil d’Etat qui pourrait contribuer à la création de capacités nucléaires », a souligné le numéro trois du département d’Etat, Nicholas Burns.

Les nouvelles sanctions constituent le dernier acte de l’administration américaine pour accroître la pression sur Téhéran, qu’elle accuse de soutenir le terrorisme, de contribuer à l’insurrection en Irak et de chercher à développer l’arme nucléaire.

Elles risquent de relancer les spéculations sur une possible intervention militaire américaine contre l’Iran, même si Washington affirme toujours rechercher une solution diplomatique.

Les Etats-Unis travaillent sur une planification militaire qui vise l’Iran mais celle-ci relève de la routine, a déclaré à ce sujet le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. « L’objectif que nous avons tous est d’utiliser la pression diplomatique et les sanctions économiques pour persuader le gouvernement iranien qu’il est isolé, qu’il a besoin de modifier sa politique et ses ambitions », a-t-il toutefois ajouté.

« La décision d’aujourd’hui soutient la diplomatie et en aucun cas ne représente un prélude à l’usage de la force », a assuré pour sa part M. Burns, chargé du dossier iranien. « Nous ne pensons pas qu’un conflit soit inévitable, a-t-il assuré.

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