Iran Focus, Paris, 7 février – L’interdiction vendredi par la Préfecture de Paris d’une manifestation d’Iraniens qu’elle avait autorisée un mois plus tôt, soulève un tolé d’indignations dans le monde associatif et les défenseurs des libertés.
Cette manifestation appelait à protester contre les violations des droits de l’homme et en faveur d’un changement démocratique en Iran. Elle était prévue le 10 février sur la place du Trocadéro.
La Ligue des droits de l’Homme a publié à cet effet le communiqué suivant:
« France IRAN : Une manifestation interdite pour rendre service au régime iranien.
Le Préfet de Police de Paris vient dinterdire, soudainement, la manifestation organisée le 10 février 2005 sur les droits de lHomme en Iran.
La LDH condamne cette atteinte à la liberté de manifestation que rien ne peut justifier. Quelle que soit lappréciation que lon peut porter sur les organisateurs de cette manifestation, celle-ci a un but parfaitement légitime : dénoncer un régime religieux qui bafoue tous les jours la démocratie et viole, en permanence, les libertés individuelles et collectives.
Le régime Iranien a, doit-on le rappeler, fait le tri entre les bons et les mauvais candidats aux élections législatives ; il assassine ses opposants, emprisonne de manière arbitraire, torture et exécute. Au nom de dictats religieux, il interdit une presse libre, soumet les femmes à un statut dinfériorité et a supprimé la liberté de conscience.
Cette décision du gouvernement français sinscrit dans la démarche qui a déjà conduit à rafler, il y a plus dun an, plus dune centaine de réfugiés politiques iraniens sans que la procédure judiciaire actuellement en cours nait la moindre crédibilité. Les mesures dexpulsion prises, en même temps, par le Ministre de lIntérieur ont été censurées par les juridictions administratives.
Rejoignant la démarche des autorités iraniennes, le gouvernement français tente de faire peser laccusation de terrorisme sur ceux et celles qui sopposent au régime iranien. Aucune considération de quelque nature quelle soit ne peut justifier que le gouvernement français se mette au service des intérêts dun régime qui est une offense à la conscience universelle.
La LDH demande solennellement au gouvernement français de respecter la liberté de manifestation.
Michel TUBIANA
Président de la LDH »