AFP: Le médecin de la prison de Kahrizak (sud de Téhéran), fermée par les autorités pour mauvais traitement de manifestants détenus, est mort empoisonné lors de sa détention, a déclaré le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, cité mardi par l’agence Isna.
"La médecine légale a affirmé que l’empoisonnement était la cause de la mort (…) mais il n’est pas clair s’il s’agit d’un meurtre ou d’un suicide", a déclaré M. Dolatabadi.
Il a ajouté que des comprimés avaient été trouvés dans son assiette.
A la mi novembre des députés avaient demandé des investigations sur la mort "suspecte" de Ramin Pourandarjani convoqué par la justice dans le cadre d’une enquête sur des mauvais traitements infligés à des détenus interpellés lors des manifestations post-électorales.
Le chef de la police avait avancé la théorie d’un suicide en affirmant qu’une lettre avait été découverte à côté du corps.
Il avait précisé que le corps avait été retrouvé le 10 novembre "au centre de détention du parquet" et que le "jeune médecin, qui effectuait son service militaire (à Kahrizak) avait été convoqué comme accusé" dans le cadre d’une enquête sur les violences commises contre les détenus.
Dans un premier temps, les autorités avaient parlé de crise cardiaque.
Fin juillet, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait ordonné la fermeture du centre de détention de Kahrizak pour une série de mauvais traitements.
Selon la presse et l’opposition, plusieurs détenus, arrêtés lors des manifestations de protestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin, avaient trouvé la mort en raison de mauvais traitements.
Le chef de l’Organisation judiciaire de la police, Mohammad Kazem Bahrami, avait affirmé le 14 novembre que 145 personnes avaient été entendues comme "plaignants ou témoins" et que "huit personnes étaient détenues" pour avoir infligé des mauvais traitements aux détenus.