AFP : Sept responsables de la petite communauté religieuse iranienne bahaïe, accusés notamment d’hérésie et d’espionnage au profit d’Israël, ont été condamnés à Téhéran à 20 ans de prison, a-t-on appris lundi auprès de la communauté bahaïe de France.
Les sept accusés, cinq hommes et deux femmes, ont été arrêtés courant 2008. Leur procès s’était achevé le 14 juin, sans verdict prononcé.
« Les autorités ont fait part dimanche de la condamnation à 20 ans de prison de l’ensemble des accusés à leurs avocats, par oral », a déclaré à l’AFP Sophie Ménard, responsable de la communication de la communauté bahaïe de France.
« Les avocats ont entamé des démarches pour faire appel, ce qui devrait aussi permettre de disposer d’un compte-rendu écrit du jugement. Nous n’avons aucune information sur les termes de la condamnation à l’heure actuelle », a-t-elle précisé.
Les Etats-Unis et l’Union européenne ont fait part à plusieurs reprises de leur préoccupation au sujet des bahaïs, victimes de persécution en Iran, où ils n’ont notamment pas accès aux études supérieures et à la fonction publique.
La communauté bahaïe compte, selon ses responsables, plus de 7 millions de fidèles à travers le monde, dont quelque 300.000 en Iran, où cette religion est apparue au XIXe siècle.
Les bahaïs suivent les enseignements de Bahaullah, né en Iran en 1817, qu’ils considèrent comme un prophète. Les bahaïs ont été régulièrement persécutés, notamment par la République islamique iranienne qui considère cette communauté comme un foyer d’hérétiques et d’opposants, ainsi que des « espions » d’Israël car leur siège mondial est à Haïfa.
« Mais pour les musulmans, il ne peut y avoir de nouveau prophète ni de messager divin après Mahomet (mort au VIIe siècle). Ils considèrent donc Bahaullah comme un imposteur et ses fidèles comme des hérétiques, alors que la foi bahaïe n’a rien à voir avec l’islam et constitue une religion indépendante », a expliqué à l’AFP Foad Sabéran, membre de la communauté bahaïe en France.
« Et si le siège de la communauté est à Haïfa, c’est parce que c’est là qu’a fini par s’installer en 1868 Bahaullah, après avoir été exilé à Bagdad puis à Constantinople, bien avant la création de l’Etat d’Israël », a-t-il ajouté.