AFP, Bruxelles – Les Etats-Unis ont suggéré à leurs partenaires européens des sanctions ciblées contre les auteurs d’atteintes aux droits de l’Homme en Iran, à l’instar des gels d’avoirs et des interdictions de visa décidés par Washington, a indiqué mardi un haut responsable américain.
« Nous partageons le même constat d’une détérioration de la situation des droits de l’Homme en Iran », a souligné devant la presse à Bruxelles Philo Dibble, un haut responsable du Secrétariat d’Etat américain en charge du Proche Orient. « Nous avons suggéré aux Européens d’envisager quelque chose comme la mise à l’index que nous avons faite » fin septembre 2009 à l’encontre de huit dirigeants iraniens auteurs de violations « graves » des droits de l’Homme, a précisé M. Dibble, actuellement en tournée dans plusieurs capitales européennes.
Il ne s’agirait pas forcément de faire « exactement » la même chose, « même s’il est plus probable que les officiels iraniens voyagent en Europe qu’aux Etats-Unis », mais au moins de prendre une mesure qui montre « que l’Europe a identifié ceux qui perpétuent des violations des droits de l’Homme » en Iran, a-t-il insisté.
Les Etats-Unis ont fourni à leurs partenaires européens des informations à propos des dirigeants ciblés par les sanctions américaines, a-t-il précisé.
Le voyage de M. Dibble coïncide avec l’échec samedi à Istanbul des discussions entre sur le nucléaire iranien entre l’Iran et les grandes puissances qui craignent que Téhéran ne se dote de l’arme atomique.
Aucune réunion nouvelle n’est prévue dans ce dossier hypersensible, mais la question nucléaire et celle des droits de l’Homme sont deux dossiers séparés, insiste Washington.
Plus généralement, Philo Dibble a plaidé auprès de ses partenaires de l’Union européenne en faveur d’une « meilleure coordination » à l’occasion de la publication de communiqués condamnant les violations des droits de l’Homme afin de leur donner « plus d’impact ».
Ce fut le cas récemment avec des déclarations communes sur le Bélarus après la répression de l’opposition dans le sillage de l’élection présidentielle.
Les propositions américaines ont reçu « un accueil positif dans l’ensemble », du côté européen, a-t-il estimé.
« Cela n’a pas été un oui définitif », a-t-il reconnu, tout en disant avoir obtenu l’assurance que les Européens réfléchissaient à ces idées.
Les Etats-Unis ont mis à l’index, fin septembre, huit dirigeants iraniens qu’ils accusent d’être responsables de violations « graves » des droits de l’homme à l’occasion de l’élection présidentielle de 2009 en Iran, et dont ils gelé les avoirs que ceux-ci pourraient détenir sur le sol américain.
Parmi ces personnalités, dont plusieurs ministres et anciens ministres, figurent notamment Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la Révolution, et Saïd Mortazevi, ancien procureur général de Téhéran, suspendu à la mi-août après avoir été tenu pour responsable de la mort de trois opposants dans une prison en juillet 2009.