Iran Focus
Téhéran, 20 sept Une série de statistiques officielles et dinterviews avec plusieurs responsables iraniens indiquent que le désespoir et la frustration augmentent au sein de la tranche dâge très peuplée des moins de 30 ans en Iran.
Le président de lorganisation nationale de la jeunesse, dépendant du pouvoir, a déclaré à la presse locale la semaine dernière que « daprès nos études, 40% des jeunes à travers le pays souffrent de dépression. »
Rahim Ebadi a affirmé que les principales causes de dépression parmi les jeunes étaient létendue du chômage et le manque daccès à des études supérieures.
« Sur les deux millions de bacheliers qui participent aux examens dentrée à luniversité chaque année, seuls 150.000 trouvent une place dans les facultés et les instituts denseignement supérieur », a indiqué Ebadi. « Cela signifie que plus de la moitié des étudiants sont sous pression et souffrent de dépression, parce quils ne se voient pas davenir. »
Le site de lorganisation nationale de la jeunesse estime que « le désespoir » est une des principales causes de la montée du taux de suicide chez les jeunes en Iran.
Un responsable au ministère de léducation a déclaré au journal Aftab-e-Yazd que 29% des lycéens du pays abandonnent avant la fin de leurs études.
« La raison principale, cest le manque de moyens dans léducation », estime le vice-ministre pour léducation théorique.
Une nouvelle étude en Iran a trouvé que le plus grand nombre de tentatives de suicide survient dans la tranche dâge des 15 à 19 ans, avec une forte proportion de femmes. LIran affiche le taux de suicide le plus élevé au monde. Létude a été menée par des universitaires à la faculté de médecine dAhwaz. Le Dr. Mohammad Fakour qui dirigeait les recherches, a dit que les overdoses et le poison étaient les méthodes de suicide les plus communes.
Le fait que le suicide soit plus courant chez les femmes que chez les hommes reflète les pressions sociales qui pèsent sur elles, daprès le Dr. Ziba Nouri, une sociologue de Téhéran. « Cest un régime misogyne imposant un système brutal de discrimination sexuelle », a-t-elle affirmé. « Il est donc naturel de voir le désespoir et la colère chez les femmes. »