Paris Match, semaine du 24 mars – 15 octobre 2004, la veille du début du ramadan, prière du vendredi pour les femmes, à la mosquée de Machhad, dans le nord-est du pays. La ville est un des deux lieux saints d’Iran, car elle abrite le tombeau de l’imam Reza, 8è imam de l’islam.
Alors que le pays, soupçonné de développer larme nucléaire, semble la prochaine cible de George Bush, nos reporters ont enquêté sur celles qui subissent le plus durement loppression du régime. Leur seul droit absolu est celui de prier. Les Iraniennes avaient vu une porte sentrouvrir après lélection du réformiste Khatami à la présidence, en 1997. Aujourdhui, les espoirs de libéralisation sont pourtant bien minces : les conservateurs, qui contrôlent déjà le Parlement, sont donnés favoris à lélection présidentielle du 17 juin. Face aux menaces des Etats-Unis, qui demandent larrêt du programme nucléaire, les Iraniens pourraient se radicaliser et voter pour lancien président Rafsandjani. Depuis son départ, la situation des femmes sétait améliorée au moins sur le papier : les universités accueillent 60 % détudiantes, ladministration est à 38% féminine. Mais les limites sont nombreuses: voile obligatoire, interdiction de travailler sans la permission du mari, divorce presque impossible. Vingt-quatre ans après la révolution islamique, à laquelle beaucoup dentre elles avaient participé, les femmes sont toujours des citoyens de seconde zone au pays des ayatollahs.
Au bout du couloir aseptisé où lon est prié de se déchausser, le menton appuyé sur un pommeau de canne soigneusement couvert de plastique, « Grande sur », comme lappellent les étudiantes de lécole de théologie de Machhad, au nord-est du pays, nous inspecte, dubitative. Les Occidentaux ne lui inspirent pas confiance, les Français qui « interdisent aux jeunes musulmanes de porter le hidjab », pas plus que les autres. Quon ose répliquer que dans « sa » République, le voile simpose partout, à toutes, loffusque.
La petite dame de 67 ans campe sur sa position. Bien avant lheure, Fatima Etemadi a appelé de ses vux la Révolution islamique, lui sacrifiant son mariage. Devant une secrétaire maniant en gants blancs les copies dexamen, Fatima évoque son unique voyage : « En 1984, une conférence sur la femme et lislam à la grande mosquée de Hambourg. » Souvenirs « mystiques » : « Dans les rues, des femmes se précipitaient pour embrasser mon tchador » et cette visite au supermarché au milieu de femmes « nues », temple d« une culture un peu spéciale », comme elle dit. Fatima affiche une insolente certitude : pour elle, lislam, contemporain de nos vieilles religions, et le chiisme, qui, contrairement au sunnisme, na jamais cessé son effort dinterprétation du Coran, sont dun modernisme qui simpose. « Priez pour que nous puissions gagner Paris pour vous guider… », résume Malieh Ahmadi, diplômée et initiée. Mme Tahaie, sous-directrice voûtée sous ses 70 ans, opine dun chef satisfait, enchaîne sur les bienfaits apportés aux femmes par la révolution : « Avant, nous étions vouées à des emplois de pacotille, comme toutes ces reines de beauté occidentales quon exhibe pour leur physique plutôt que leur cerveau. » Sous les portraits dun Khomeiny sanctifié et de son successeur, Khamenei, révéré pour ses « valeurs », Mme Tahaie et Mlle Etemadi sévertuent à cette dévotion, selon elles « islamique », de faire la morale. « Pour notre saint Prophète, une femme mariée a accompli 50 % de son devoir religieux car ensuite la corruption des murs est impossible. »
Elles tirent comme des hommes mais ces élèves de l’académie de police seront chargées de traquer leurs soeurs qui sortent du droit chemin. Toutes affirment qu’elles sont là par idéalisme, pour servir leur pays. Mais quelques-unes finissent par avouer que la difficulté à trouver du travail les a poussées à s’engager dans les forces de l’ordre. Les plus audacieuses s’arrangent pour jouer avec les limites de la loi sans la transgresser. Comme l’actrice Heyde Tehrani, qui meuble son appartement à l’occidentale mais ne tourne jamais sans voile.
Quant aux filles du groupe pop Orkideh, elles manient avec enthousiasme la guitare électrique, mais font sagement contrôler paroles et musique avant chaque concert. Deux jeunes femmes habillées à la dernière mode flânent au Golestan. Ce centre commercial, situé dans le quartier chic de Téhéran, est un des lieux de rencontre de la jeunesse.
« Les femmes qui sont sur la mauvaise voie doivent être guidées tandis quon résoudra leurs problèmes économiques et culturels, souvent source de leurs égarements», acquiesce Zohreh Sefati, 50 ans, seule femme ayatollah du pays, ayant le pouvoir démettre des fatwas. Les murs de son bureau de Qom sont tapissés de précis coraniques. Le jour où son pays teste de nouveaux missiles capables datteindre Israël, lEurope du Sud ou les bases militaires américaines dIrak et dAfghanistan, Zohreh affirme que sil fait souvent lobjet de critiques, cest « que les conventions internationales ignorent la loi islamique et que nos ennemis répandent de lIran une vision déformée ». Elle adhère au sermon quun de ses pairs, layatollah Ebadi, distille la veille du début du ramadan par Hygiaphone dans limmense mosquée de Machhad. « Les superpuissances répandent dans le monde le trafic de drogue, provoquent des idées sexuelles afin que les jeunes naient plus de temps pour les questions sérieuses et désapprennent à penser, hurle layatollah Ebadi. Prions pour la chute des gouvernements israélien et américain. Prions pour que la révolution de Khomeiny dure… » La même ferveur prévaut autour de la toile cirée sur laquelle les dames patronnesses du comité des O.n.g. de la province de Khorasan ont disposé plein de biscuits autour du sempiternel portrait du défunt guide suprême. « Notre mission consiste à mettre en valeur les droits des femmes, à les inciter à la vie de famille », résume Homa Asani, ex-institutrice. Journaliste, docteur en mathématiques, mariée à 14 ans et déjà mère de quatre enfants, Anah, sa voisine de table, se considère comme « un modèle de réussite ». Elle voit dans ce tchador, quelle nôte quen famille, un outil égalitaire : « Laisser sortir dévoilées des femmes trop belles, cest cruel pour les moches. En Iran, les femmes sont heureuses. » Mme Dastghayb hausse les épaules : « Elle ment, les femmes dici ont des problèmes comme partout dans le monde. » « Comme partout dans le monde » est un préambule nécessaire à toute critique pour en exclure la spécificité du régime, soit quon y croie, soit quon sévite par cette rengaine les foudres du ministère de la Culture et de la Guidance auquel aucune déclaration néchappe. Amoureuse, Raheleh, 23 ans, ne demandait quà « être une bonne épouse ». Il y a quatre ans, elle sunit à un homme quelle trouve idéal et qui, dès le lendemain, la bat. Depuis six mois, réfugiée chez ses parents dans un quartier populaire du sud de Téhéran, elle veut divorcer. « Jai obtenu un certificat dun médecin légiste, dit Raheleh. Pour la justice, ce nest pas assez. Il faudrait des témoins extérieurs à la famille. Mon mari refuse la séparation. A moins que je ne rende une partie des 400 pièces dor de ma dot et il ne me laissera jamais la garde de notre fils. » Après avoir obtenu, en 1994, la permission de porter des lunettes de soleil, et récemment celle denfourcher une moto, les Iraniennes ont en principe des droits de divorce égaux à ceux des hommes. En fait, les conditions pour quune femme linitie sont draconiennes. Il lui faut prouver quelle est maltraitée ou que son époux est atteint dun mal incurable, fou, stérile, emprisonné ou absent du domicile depuis cinq ans. Quand il sest fiancé, Ali Afshari, ex-leader de la contestation estudiantine, pouvant aligner sur son C.v. trois ans de prison, a offert à Haneh Davoodi, 27 ans, tout ce dont rêve une Iranienne. « Il a fait inscrire dans leur contrat de mariage le droit de divorce. Le juge a refusé quil lui laisse la garde des enfants, pourtant il y tenait. Mon mari dit quil est fou. Moi, je pense que cest un type bien et ma fille, qui va lépouser, que cest normal », raconte la journaliste Fariba Davoodi, sa mère. Fariba se débat pour que les femmes aient « des droits élémentaires comme celui de travailler ou de voyager sans la permission du mari ». A Qom, Hidjab Taxi Service a été créé par des femmes pour en conduire dautres hors de chez elles. « Ca change leur vie, elles nont plus besoin dattendre un homme de leur famille pour se rendre à luniversité ou au bazar », explique sa fondatrice, Sheqina Irani. « Celles qui rentrent après des années dexil trouvent quon a fait des progrès, constate Fariba. Disons quon a réussi à changer la mentalité des classes moyennes citadines, mais le système résiste et nest pas près de céder. » Comme ces étudiants dopposition qui, depuis la répression de leur mouvement en 2002, nont plus bougé, Fariba se décourage de voir la vague de libéralisation se heurter au pouvoir des ayatollahs conservateurs, rendu plus fort par sa victoire aux législatives de 2004. Après avoir oscillé vers le réformisme, le pays qui se choisira un nouveau président le 17 juin glisse dans lautre sens et Fariba tremble. Cela ravive en elle le souvenir de ce jour de 2000 où on la embarquée, les yeux bandés, vers une prison de la Sécurité nationale. « Pendant trente-quatre jours, je suis restée à lisolement total sans savoir ce quon me reprochait. Je nétais pas dans la ligne, et pour cela je suis condamnée à deux ans avec sursis… » Fatima nécrit plus que sur les femmes, pour des femmes. Ses articles sont pleins dincestes, de viols, de meurtres : « Près de 50 crimes dhonneur ont été recensés lan dernier dans une seule province, où règne la minorité ethnique arabe. Il suffit quune fille refuse de se marier ou narrive pas vierge à ses noces pour justifier son assassinat par un père, un frère. »
Les écoles théologiques accueillent les étudiantes, pour leur enseigner qu’une femme mariée a déjà accompli 50% de son devoir religieux. Ici, leçon de religion à l’école pour femmes de Machhad. Pendant un cours de physique, à l’université de Téhéran. garçons et filles sont mélangés et assistent aux mêmes classes mais, sur le campus, des gardiens veillent à ce qu’ils ne s’approchent pas de trop près.
Les sans-abri, les dépressives ou les toxicomanes, de plus en plus nombreuses, sont mises à l’écart dans des centres spéciaux. A la mosquée, hommes et femmes ne prient pas ensemble. Ils ne pénètrent pas dans l’édifice religieux par la même porte.
Traditions ou droit islamique contraignent celles qui nont pas délibérément opté pour le tchador ou le « roupouch », manteau large et informe, à lhypocrisie quotidienne. « On a plus de schizophrènes que de dépressives. Je ne peux pas dire que le mode de vie ny est pour rien », avoue Nosrat Dahi, médecin de garde à lInstitut pour la protection des victimes sociales. Située à la sortie sud de Téhéran, cette cour fermée aux hommes est un refuge pour une soixantaine de femmes, sous neuroleptiques, dont personne ne veut. « Notre association arpente les terminaux de bus, les parcs pour récupérer des vieilles sans abri, des malades mentales rejetées par leur famille, des fugueuses, explique Fahimeh Eskandari, directrice. Chaque jour, en moyenne 60 jeunes femmes, parmi lesquelles 45 mineures, errent dans les rues de Téhéran. » Nassim, 22 ans, y a atterri après quatre mariages : « La première fois, ma famille avait des problèmes économiques, javais 15 ans, lui 32. Comme il était toxicomane, on ma divorcée puis remariée. Ca na pas collé. Le troisième, je lai choisi, mais il ma répudiée. Le quatrième me battait, me trompait, me droguait et ne voulait pas mépouser. » Nassim a vécu avec lui en vertu du « sighe ». Cette vieille coutume chiite conçue pour les veuves et les pèlerins autorise une union temporaire de convenance.
Guère plus enviable, le destin de Zohreh Esfandiari : « Mon père a fait faillite à cause de la drogue. A 16 ans, je lai fui. Le jour où il ma retrouvée, il ma fait avaler un poison avant de memmener en voiture vers le désert. Quand je lai imploré, embrassant ses pieds, il a renoncé à métrangler. On ma conduite à lhôpital et en prison avant de me placer ici. » « Après un examen de chasteté négatif », précise la psychologue Mojgan Shiraz. « Jai 19 ans maintenant, conclut Zohreh. Je passe mon temps à regarder des shows à la télé. » « Cاa técarte de Dieu », lui reproche Ahdis Emani, 34 ans, agitant son obsession de la propreté au bout de doigts emballés de plastique.
En public, tout ou presque est interdit; en privé, on saccommode des règlements derrière des rideaux. La vraie vie se terre. Les filles qui oublient de se couvrir les pieds ont une crainte invérifiée : « Il paraît que dans les centres de corruption morale, pour te faire passer lenvie de sortir sans chaussettes, on te fourre les deux pieds dans des sacs pleins de cafards. » Survêtement à capuche en guise de hidjab, Anah, 15 ans, traîne le soir ses Nike au Food Court, un centre commercial trois fois fermé pour cause dinsubordination des jeunes. Ce soir, elle attend son jules, Ali, 19 ans, les cheveux gominés, un jean baggy. Bien que tout contact physique entre deux personnes non mariées soit prohibé, poignée de main comprise, elle va serrer la sienne, la retenir jusquà ce quun vigile les surprenne. Lidée ne les effraie pas : « On argumente, on leur offre un peu dargent. Au pire, on finit au poste, où nos parents viennent nous récupérer. Quand tu te fais choper dans un endroit sombre, genre parc, tu es bonne pour un contrôle de virginité. » Louverture sur lautre monde dAnah et ses amies se mesure en centimètres : un écran dordinateur connecté à Internet. Avec Mina, 17 ans, sa cousine, elle passe des heures à se créer un monde virtuel idéal. « Orchard », jeu de rôle à échelle planétaire, fait un malheur en Iran. Cest par e-mails en « finglish », moitié farsi, moitié anglais, que les filles sinvitent à des soirées interdites. Après vingt-cinq ans de révolution, les autorités iraniennes ont dissous les escadrons chargés de « répandre le bien et de réfréner le mal ». La police les remplace. « Les Iraniens ont compris… Généralement, on opère sur dénonciation », explique le lieutenant chef Mohtaram Masoud Manesh qui dirige, depuis 1999, lAcadémie féminine de police. Ce jour-là, une promotion experte en arts martiaux répète le spectacle de remise des diplômes. Thème : « Interpellation dune jeune femme soupçonnée de vendre de la drogue au lycée ». Le genre de tâche qui peut vous échoir dans un pays où, selon les sources, il y aurait 2 à 3 millions de toxicomanes. « Il y a plus de femmes trafiquantes que de consommatrices », estime Ashraf Boroujerdy, vice-ministre de lIntérieur en charge des Affaires sociales. En Iran, où le pouvoir
judiciaire a finalement renoncé aux exécutions publiques et à la lapidation, une femme en possession de plus de 30 grammes de stupéfiants risque lexécution par balle ou la pendaison, à huis clos.
Ashraf Boroujerdy, 47 ans et 4 enfants, est pratiquement au maximum de la hiérarchie politique iranienne dont la cime la présidence reste interdite aux femmes. Lair guindé sous un tchador dont némergent quun nez et une monture de lunettes style intello, elle essaie de ne pas mâcher ses mots. « En Iran, reconnaît-elle, les hommes regardent les femmes avec un certain mépris qui les empêche de progresser dans la société. » Pas sur les trottoirs. Les « khodforouch », « celles qui se vendent », pullulent moins en surface depuis lapparition du téléphone portable mais ne demeurent pas moins. La vice-ministre distingue trois sortes de prostituées : « Celles qui font ça pour des raisons économiques, les professionnelles qui récidivent même après quon leur a trouvé un emploi décents celles qui croient être aimées par des hommes qui refusent de les épouser. » Certaines atterrissent dans les centres de « Bien-être » dont soccupe le Dr Seyyed Hadi Mutamedi, directeur général du département « pathologies sociales » au ministère de la Santé. « On les y garde de six mois à un an, le temps de les rendre indépendantes, dit celui-ci. Si possible, on leur arrange un mariage… Quand elles nont pas trouvé de prétendants à luniversité, ou si ceux-ci sont récusés par notre comité denquête, on leur cherche un époux parmi les candidats que nous soumet le comité dentraide de layatollah Khomeiny. »
Cest la nurse de ce dernier que se prépare à incarner au cinéma la comédienne Hedye Tehrani, 32 ans et vingt films. « Vous trouvez que le cinéma iranien est une réussite ? On narrête pas de filmer la même pauvre femme qui apporte le thé, ne lève jamais la voix devant son mari et pleure en cachette toute la journée. Cest immuable. » Immuable comme la censure. Pas question que les personnages féminins quittent leur voile, même si le film traite dautres pays, dépoques antérieures à la révolution, même si la scène se passe au lit ou au fond de leur cuisine. Une thèse sur les chants traditionnels du nouvel an a aidé Orkideh Hajivandi et ses neuf musiciennes à obtenir lautorisation de former le premier groupe « pop» féminin de lhistoire postrévolution. Elles ont pu se produire vingt fois en concert devant un parterre exclusivement féminin après approbation des textes et des mélodies par la Guidance. Interdites sur les ondes parce que le chanteur est une chanteuse, leurs bluettes parlent damour et de fleurettes. Là où la censure ne supporte pas la nudité même en peinture, Mahla Zamani, banquière au temps du shah, sest emparée du marché porteur de la mode « islamiquement correcte ». Mahla confectionne aussi les uniformes des hôtesses dIran Air, des employées de la Banque de lemploi. Pour chaque catalogue, « les autorités vérifient avant publication que les mannequins ne sont ni trop découvertes ni trop maquillées, dit-elle. Cest paradoxal, quand on sait que toutes les femmes sont décolletées passé 20 heures ! » « Le tchador nest pas la plus lourde chape de plomb qui pèse sur nos épaules », estime la sculptrice Bita Fayazi, 42 ans, déjà exposée au Barbican de Londres. Parmi ses thèmes récurrents : les blattes. Rien à voir, assure-t-elle, avec la fois où la police la arrêtée dans la rue sans chaussettes. « Je rentrais de mon atelier, débraillée… Ils ont saisi ce prétexte pour membarquer. Jen ai été quitte pour un après-midi de guidance chez une psychiatre officielle… » Installée au cur de laxe du mal de George Bush et sur une plaque tectonique réelle et aussi politique, Bita dit que les Iraniennes savent quelles nont rien de mieux à faire que dattendre, résignées, ce que le destin leur réserve. Récemment, elle a entrepris de repeindre ces corbeaux noirs grandeur nature qui font son succès, puis elle a renoncé : « Mon public ne se fait pas à la couleur. » De ses corbeaux, Bita dit : « Jaime lidée quil y en ait un pour chacun et plein la maison. Tu es toujours seule et toujours entourée. Je vois en eux une présence mystique mais quand je les regarde, je me marre. Ils choisissent toujours la meilleure place pour se percher. » Un peu comme lIran des femmes en tchador…
Auteur : Caroline Mangez
Photos : Alexandra Boulat