AFP: La France a salué vendredi l’attribution du prix Sakharov du Parlement européen au cinéaste iranien Jafar Panahi et à l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, qui « constitue un message de solidarité et d’encouragement » à « ceux qui s’engagent en Iran pour la défense des libertés ».
« La France salue la décision du Parlement européen d’attribuer le prix Sakharov pour la liberté de pensée à deux militants des droits de l’Homme en Iran, l’avocate Nasrin Sotoudeh et le cinéaste Jafar Panahi », condamnés à de lourdes peines dans leur pays, indique le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Cette récompense constitue un message de solidarité et d’encouragement pour tous ceux qui s’engagent en Iran pour la défense des libertés », dit-il.
« Il s’agit d’un hommage mérité à l’action et au courage personnel de ces deux personnalités, privées de leur liberté pour avoir défendu celle de leurs concitoyens. Nasrin Sotoudeh et Jafar Panahi incarnent le combat pour la démocratie, le pluralisme et la liberté d’expression ».
Jafar Panahi, 52 ans, connu pour ses satires sociales grinçantes, est l’un des cinéastes de la « nouvelle vague » iranienne. Il a été condamné fin 2010 à six ans de prison et 20 ans d’interdiction de filmer, de voyager ou de s’exprimer publiquement, malgré la mobilisation internationale en sa faveur.
L’avocate Nasrin Sotoudeh est l’une des grandes figures de la défense des droits de l’Homme en Iran où elle a été condamnée en janvier 2011 à 11 ans de prison et 20 ans d’interdiction d’exercer son métier d’avocate pour son action notamment aux côtés du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi.
Le président du Festival de Cannes Gilles Jacob a exprimé de son côté sa « grande satisfaction ». « Tout soutien de la communauté internationale est une bonne chose, cela renforce le combat qui est le sien », a-t-il dit à l’AFP à son propos de M. Panahi.
Le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, doté de 50.000 euros, récompense chaque année un défenseur des droits de l’Homme et de la démocratie. L’an dernier, il avait été décerné à des militants du « printemps arabe ».