Iran Focus : S’il y a eu l’extrême cruauté des intégristes iraniens à l’encontre des femmes de ce pays, il y a eu aussi le revers de l’extraordinaire courage de ces dernières dans la résistance. C’est le thème développé par Maryam Radjavi, dirigeante de la Résistante iranienne, dans un ouvrage inédit sur ce sujet intitulé « Les femmes contre l’intégrisme », qui parait aux éditions Jean-Claude Gawsewitch.
Formulant une véritable théorie de lutte contre la misogynie des intégristes, la dirigeante iranienne nous plonge dans le combat d’une génération de femmes, qui ont fait leur preuve dans la pratique d’un quart de siècle de lutte contre la dictature intégriste des mollahs.
Dans sa préface consacrée à l’ouvrage, l’éminente anthropologue Françoise Héritier relève que c’est « l’expérience de la résistance iranienne hors les murs qui a mis les femmes au premier rang en réaction au pouvoir des mollahs basé sur la négation du fait d’être femme. Mais, Maryam Radjavi en convient, la lutte doit être menée sur deux fronts : contre le pouvoir théocratique et contre les esprits masculins (et l’intériorisation de l’infériorité par les esprits féminins). Le mouvement a choisi dès 1985 une action volontariste en commençant par le haut, sans attendre une improbable évolution des esprits ou une augmentation naturelle des masses critiques de compétence. (…)
« Autant dire qu’il y a là une expérience humaine étonnante que nous ne pouvons que contempler, admirer et soutenir, voire dont nous devons nous inspirer dans des contextes où l’apparence démocratique et laïque donne le change à la réalité, et masque le soubassement essentiel du pouvoir politique jusqu’à maintenant, à savoir la domination sur le corps des femmes, l’occultation de leurs facultés et leur élimination, par principe, de la compétition pour le pouvoir. »