AFP: La Corée du Nord a pris soin de cacher méticuleusement toutes les traces de ses essais nucléaires en février, alimentant le soupçon qu’elle utilise un nouveau modèle de bombe avec de l’uranium fortement enrichi, a indiqué dimanche soir le quotidien The Washington Post.
Citant des responsables américains anonymes et des experts en armements, le journal explique que les effets de l’explosion du 12 février ont été remarquablement confinés et que peu de traces radioactives se sont échappées dans l’atmosphère.
Le gouvernement américain avait anticipé l’essai nucléaire et l’avait surveillé étroitement afin de pouvoir recueillir des résidus révélant la composition de la bombe, selon l’article.
Or, dans les jours qui ont suivi l’explosion, les capteurs américains et sud-coréens n’ont réussi à détecter de traces des gaz radioactifs usuels dans aucune des 120 stations de surveillance situées près du site des tests nucléaires ou sous le vent, selon le journal.
Un avion japonais a enregistré une brève pointe d’un isotope radioactif, le xenon-133, mais ce phénomène n’a pas été considéré comme concluant, selon The Post.
D’après le journal, l’absence de données concrètes sur des tests suggérerait une tentative délibérée de la Corée du Nord d’empêcher que des gaz révélateurs soient libérés dans l’atmosphère, sans doute en enfouissant profondément dans la terre la cavité ayant servi aux essais nucléaires.
Dans ses deux premiers essais nucléaires, on pense que la Corée du Nord a sans doute utilisé du plutonium extrait des stocks de matière fissile que le pays a développée à la fin des années 1990, indique le journal.
Mais en cas de réussite d’un essai de bombe à l’uranium, cela confirmerait que Pyongyang a mené à bien une seconde procédure pour parvenir à fabriquer des armes nucléaires en utilisant ses ressources abondantes d’uranium naturel et une nouvelle technologie pour l’enrichir, selon The Post.
Une bombe à l’uranium fortement enrichi agrandirait encore les inquiétudes sur la coopération entre la Corée du Nord et l’Iran, selon le journal. L’Iran, qui a signé l’an dernier des accords de coopération technique et scientifique avec la Corée du Nord, travaille justement sur la technologie de l’uranium.