Le Monde, 10 mai – « Il est candidat et va annoncer les raisons de sa candidature dans une déclaration », a déclaré Reza Soleimani, le porte-parole de l’ex-président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani, qui a attendu jusqu’à l’ouverture des inscriptions pour lever les doutes sur sa candidature à la présidentielle.
« Finalement ses inquiétudes devant la situation actuelle (de l’Iran) ont prévalu sur ses doutes », a précisé le porte-parole.
La campagne devrait désormais véritablement commencer. La consultation est prévue pour le 17 juin, pour élire un successeur au réformateur Mohammad Khatami, qui ne peut briguer un troisième mandat consécutif.
Akbar Hachémi Rafsandjani, 70 ans, conservateur réputé pragmatique qui fut président de 1989 à 1997, passe pour le numéro deux du régime islamique derrière le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Ses proches n’ont cessé de le poser en garant d’impérieuses réformes économiques et d’un apaisement des relations avec la communauté internationale et les Etats-Unis.
Il a cependant entretenu le suspense sur ses intentions pendant des mois, ne cessant de dire qu’il préférait voir une autre personnalité « capable » lui épargner ce qu’il décrivait comme un sacrifice.
UNE COMPÉTITION FAUSSÉE
Selon Mohammad Atrianfar, un de ses collaborateurs, la déclaration de candidature de M. Rafsandjani aborde son programme pour la « démocratie politique et économique, la nécessité de lutter contre le chômage » et le rôle de l’Iran au Proche-Orient. « Les libertés fondamentales doivent être préservées », insiste le candidat, selon son collaborateur.
Quatre ou cinq conservateurs, outre M. Rafsandjani, pourraient postuler à la tête de l’exécutif. Ils ont jusqu’à samedi 14 mai pour enregistrer leur candidature. Plus de 110 personnes se sont pressées, mardi 10 mai, au ministère de l’intérieur pour s’inscrire. Le Conseil des gardiens, institution ultra-conservatrice non élue, disposera d’au maximum dix jours après samedi pour valider ou censurer les candidatures, en fonction des compétences supposées et de la fidélité aux principes de la révolution et de l’islam.
En 2001, le Conseil avait avalisé dix candidatures sur 814. Le rejet d’environ 2 000 candidatures, surtout chez les réformateurs, aux législatives de 2004 fait craindre à ces derniers une compétition faussée.
Avec AFP