
AFP – Les Etats-Unis vont « accélérer » leurs ventes d’armes aux pays arabes du Golfe, a annoncé lundi le secrétaire d’Etat John Kerry, les monarchies sunnites s’inquiétant des ambitions régionales de leur rival iranien chiite et de l’accord sur le nucléaire. « Nous sommes tombés d’accord pour accélérer certaines ventes d’armes qui sont nécessaires et qui ont pris trop de temps par le passé », a déclaré M. Kerry lors d’une conférence de presse au Qatar.
John Kerry était à Doha pour rassurer ses homologues des monarchies du Golfe sur les bienfaits de l’accord international sur le nucléaire iranien pour la sécurité de la région.
Il a participé à une réunion exceptionnelle des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG – Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar).
« Nous sommes tombés d’accord pour engager des formations très particulières (…) pour échanger et partager des renseignements », a poursuivi le chef de la diplomatie américaine.
Il a également évoqué une poursuite des discussions entre les Etats-Unis et leurs alliés du Golfe, engagées à Camp David en mai, sur « la manière d’intégrer les systèmes régionaux de défense de missiles balistiques » ainsi que « l’augmentions du nombre d’exercices (militaires) que nous faisons ensemble ».
« Ce sont quelques exemples de la manière dont nous pensons que la sécurité de la région puisse être renforcée et la coopération améliorée », a plaidé John Kerry au côté du ministre des Affaires étrangères du QatarKhaled al-Attiya.
Ce dernier, parlant en arabe au nom de son pays, a assuré que l’accord sur le nucléaire iranien était « la meilleure option parmi d’autres ».
Les monarchies du Golfe, conduites par l’Arabie saoudite, ont accueilli avec prudence l’accord historique conclu le 14 juillet à Vienne entre l’Iran et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France,Royaume-Uni, Allemagne), sous l’égide de l’Union européenne.
D’une durée de dix ans, le compromis doit garantir que Téhéran ne se dotera pas de la bombe atomique en échange d’une levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales qui étouffent son économie.
Mais les puissances sunnites redoutent que leur rival chiite ne cherche dorénavant à élargir encore son influence dans le monde arabe et à s’imposer comme la puissance régionale.
Dimanche au Caire, John Kerry avait déjà assuré que le règlement avec l’Iran renforcerait la sécurité des pays arabes, inquiets des ambitions de Téhéran. Il avait aussi une nouvelle fois accusé « l’Iran (d’être) engagé dans des activités déstabilisatrices dans la région ». « C’est pour cela qu’il est si important de s’assurer que le programme nucléaire iranien demeure entièrement pacifique », avait-il avancé.