Financial Times, 9 juin Par Gareth Smyth à Téhéran et Kevin Morrison à Londres LIran ne réformera pas sa politique dinvestissements étrangers dans le secteur pétrolier si Akbar Hachemi Rafsandjani est élu président la semaine prochaine.
Mohammad Bagher Nobakht, un porte-parole de M. Rafsandjani, président de 1989 à 1997 et en tête de la course présidentielle, a déclaré au FT quil ny avait pas de « problème spécifique » avec le système du « buy back ».
Sous ce système, lIran donne un payement en nature aux compagnies pétrolières qui développent ses champs pétroliers. Cela avait été introduit pour attirer le capital étranger afin de relancer la production pétrolière. Mais avec les compagnies pétrolières étrangères qui se plaignent des maigres revenus, le système a été critiqué pour navoir pas séduit suffisamment dinvestissements. Le gouvernement du président Mohammad Khatami a reconnu quon pouvait laméliorer.
Cependant, M. Nobakht, qui dirige la commission économique du Conseil suprême de sécurité national iranien, a déclaré que le système faisait disparaître « le souci de donner de largent ».
Mehdi Varzi, un consultant pétrolier indépendant et ancien chef de la recherche énergétique de Dresdner Kleinwort Wasserstein, pense que le maintien du système buy-back dans sa structure actuelle fera du tort à lindustrie pétrolière iranienne.
« Ce nest pas un bon jour pour le secteur pétrolier iranien », a estimé M. Varzi, ancien diplomate. « Les compagnies étrangères amènent non seulement le capital, mais aussi lexpertise. LIran continuera à se battre pour augmenter sa production. » Il a précisé quil ny avait que six compagnies qui restaient en buy-back en Iran, après que plusieurs y compris la Royal Dutch /Shell, se soient retirées à cause de changements dans les termes des contrats.
M. Varzi a dit que la nouvelle production issue de ces schémas avait donné environ 500.000 barils par jour soit un huitième de la production totale, mais à peine plus que le taux annuel de lIran qui se situe entre 300.000 et 500.000 b/j.
M. Nobakht a dit quil ny avait pas de contradiction entre la poursuite du « buy-back » et les promesses de M. Rafsandjani de réformes de marchés dans dautres secteurs de léconomie iranienne.
Il a dit que M. Rafsandjani avait lintention déliminer progressivement en deux ans toutes les subventions quil estime à 8 ou 9 milliards de dollars par an tout en introduisant un système de payement de sécurité sociale pour les 30% plus pauvres de la population.
LIran subventionnent actuellement le pétrole, le pain, lélectricité et de nombreux autres produits.
M. Nobakht a déclaré que le « Buy Back » ne créera pas de problème pour les efforts de lIran pour rejoindre lOrganisation mondiale du travail, qui selon lui pourrait se faire en cinq ans. LOMT a récemment accepté la demande dadhésion de Téhéran pour entamer des pourparlers après que les Etats-Unis aient retiré leur opposition afin dencourager lIran à parvenir à un accord avec lUnion européenne sur son programme nucléaire.
Ladhésion à lOMT ne donnera pas dautre choix à lIran, a dit M. Nobakht, que de retirer ses vastes barrières qui comprennent des interdits sur de nombreuses importations. « Si nous voulons rejoindre léconomie mondiale, nous devons en respecter les règles », a-t-il dit.