Iran Focus, Téhéran, 9 juin Les supporters de léquipe nationale de football iranienne ont fait une fête sans précédent hier à Téhéran et dans les grandes villes du pays. Une fête à tout casser, au sens propre comme au figuré, puisque les dégâts pour les seuls autobus se montent à la somme faramineuse de 400 millions de rials.
Mais celles qui ont fait une double fête ce sont les femmes. Elles ont profité de loccasion en or de la campagne présidentielle, et du raz de marée humain qui a envahi les rues hier soir. La BBC en persan soulignait que cela faisait 27 ans que les filles et les garçons navaient pas dansé ensemble dans les rues. Les filles avaient retiré leurs foulards pour les faire tournoyer en lair au son des klaxons et des cornes de brumes. Qui, à une semaine des élections, allait réprimer cette joie populaire au nom des funestes principes intégristes ?
Une autre raison de se réjouir, cest quun groupe dune centaine de femmes qui avaient envoyé en vain une lettre au gouverneur de Téhéran pour être autorisées à entrer dans le stade Azadi, a décidé daller jusquau bout. Radio Farda indique quil y a eu des échauffourées à lentrée et que dans la mêlée une jeune femme a été blessée à la jambe et évacuée. Cependant les filles ont tenu bon et après sêtre présentées à dix portes différentes du stade pour pénétrer à lintérieur, elles ont eu des gardiens à lusure et ont pu assister au match. « Pour la première fois en tant que simples citoyennes et non comme VIP ou quelquun du pouvoir, on a pu rentrer dans le stade, et ça cest une grande victoire » ont-elles déclaré à radio Farda.