Iran Focus
AGE : 43 ans
POSTE : Ancien chef de la police et haut commandant des gardiens de la révolution
CARRIERE :
Mohammad-Bagher Ghalibaf est un des cinq candidats, sur les huit de cette présidentielle, à être issu du commandement des gardiens de la révolution, les pasdarans.
Ghalibaf, ancien commandant au sein des forces de lAir des pasdarans, a délaissé son poste de chef de la police, les Forces de sécurité de lEtat, pour se lancer dans la course présidentielle.
Il a été à la tête de lArmée de lAir des Pasdarans jusquen juin 2000, puis a été nommé à la direction de la police.
Ce général des gardiens de la révolution a dans un premier temps été considéré par certains politiciens de laile dure comme un candidat plus chanceux que les autres pasdarans en lice. Mais ses efforts pour attirer les jeunes électeurs en étalant ses talents daviateurs, en se rasant la barbe et en enfilant des costumes dernier cri, ont fondu comme neige au soleil quand ses rivaux ont publié une lettre quil avait adressée avec 23 autres commandants des pasdarans au président Khatami sortant en juillet 1999, lexhortant à « user de tous les moyens possibles » pour réprimer les manifestations étudiantes en faveur de la démocratie qui secouaient le pays, sinon « ils sen chargeront eux-mêmes ».
Dans une autre de ses lettres en 1997, Ghalibaf et 32 autres hauts commandants des pasdarans rendaient hommage à Mohsen Rezaï pour ses « services rendus à lislam et à lImam Khomeiny » après son départ de larmée idéologique de Khomeiny pour occuper un poste au sommet de lexécutif sous le mandat de Rafsandjani.
Les critiques sinterrogent sur sa « transformation » en lespace dune nuit, rappelant son passé noir et son recours fréquent à la violence contre les protestations, jusquà ses derniers jours dans la police.
Plusieurs de ses discours prononcés récemment dans les universités à travers lIran ont rencontré une opposition très ferme des étudiants qui lont copieusement sifflé et hué. Il a été plusieurs fois interrompu il y a peu dans une intervention à luniversité dIlam (ouest d lIran) aux cris de « assassin de la cité universitaire, quas-tu fait de ta conscience, quas-tu fait de ta conscience ? »
Les étudiants qui protestaient évoquaient le soutien public de Ghalibaf aux forces de sécurité de lEtat qui avaient attaqué une cité universitaire de Téhéran et où un étudiant avait été tué en étant défenestré.
Cette attaque avait déclenché des émeutes dans les grandes villes du pays pendant une semaine.
Des attaques similaires contre dautres universités, réunions sociales, et des descentes dans les domiciles privés de la population rendent la tâche particulièrement ardue pour Ghalibaf qui veut attirer la jeunesse, soit plus des deux tiers de la population.
Sur ses ordres, la police a mené des raids dans des quartiers pour confisquer des antennes satellites, interdites en Iran. Beaucoup de gens disent que sous Ghalibaf, les forces de sécurité ont arrêté et tabassé tous ceux qui faisaient campagne pour un changement durable dans la société. De nombreux étudiants militants ont également « disparus » à son époque, mais on estime généralement quils ont été arrêtés et emprisonnés, ou même pire.
Les critiques montrent enfin Ghalibaf du doigt pour sa répression récente de ceux qui « violent » les lois de la théocratie sur le Web. Les arrestations de Webloggers sont légions, et certains sont toujours en prison accusés davoir écrit des textes critiquant le guide suprême du régime, layatollah Ali Khameneï.