Daily Telegraph, par Anton La Guardia, rédacteur diplomatique La Grande-Bretagne a adopté une politique plus conflictuelle vis-à-vis de lIran hier quand les autorités ont mis en cause la crédibilité de Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, le vainqueur potentiel du scrutin présidentiel de vendredi.
De nombreux réformateurs iraniens, alarmés par le fait que son concurrent, lancien maire ultra de Téhéran Ahmadinejad soit arrivé derrière lui au premier tour, ont appelé leurs sympathisants à reporter leurs votes sur M. Rafsandjani âgé de 70 ans malgré le fait quil sagisse dun vétéran du régime.
Le religieux retors, qui a été président de 1989 à 1997, sest décrété centriste et a fait plusieurs allusions comme quoi il était ouvert à des négociations avec les Etats-Unis.
Mais un haut diplomate britannique a rejeté la réputation de « pragmatiste » de M. Rafsandjani, et jeter le doute sur sa capacité à résoudre la crise sur le programme nucléaire de Téhéran.
« Il est important que les gens ne voient pas Rafsandjani comme un chevalier blanc. Il a été président pendant huit ans et pas mal de vilaines choses se sont passées durant ces huit années », a-t-il dit. « Il na pas un bilan de réforme, de co-opération avec loccident ou de respects des normes internationales. »
« Nous entendons ce quil dit et cela nous plaît. Mais il existe une différence entre dire une parole et faire un acte. »
On estime que M. Rafsandjani, un proche confident de layatollah Khomeiny, a été intimement impliqué dans les décisions touchant au programme nucléaire iranien. Il a trempé dans le meurtre de dizaines de dissidents par les services secrets de Téhéran, quil contrôlait en tant que président.
Après des années de « complaisance » avec lIran, dans lespoir de renforcer le président réformiste sortant Mohammad Khatami, les autorités semblent abandonner la vision de Jack Straw, le ministre des affaires étrangères, qui a vu dans lIran « lémergence dune démocratie ».
Beaucoup au Foreign Office pensent que le régime iranien « se meurt » et poussent le gouvernement à « saligner » davantage sur les appels au changement. Les options discutées comprennent un nombre supérieur dheures de programme radio diffusé par la BBC en persan, et la création dune chaîne de télévision satellite en persan.
La Grande-Bretagne, la France et la Grande-Bretagne affrontent un round crucial de négociations avec lIran plus tard cet été, quand ils auront promis de présenter à Téhéran de nouvelles propositions pour résoudre la crise sur le programme nucléaire.
Téhéran dit vouloir développer lénergie nucléaire dans le seul but de produire de lélectricité, mais les Etats-Unis et lEurope craignent quil ne soit en train de développer la technologie de fabrication darmement.