AFP, Téhéran, 22 juin – Le ministère iranien du Pétrole a réclamé mercredi les excuses du candidat ultra-conservateur à la présidentielle Mahmoud Ahmadinejad selon lequel la manne pétrolière nationale est entre les mains d’une « mafia ».
« Malheureusement, certains de nos amis s’en prennent à l’industrie pétrolière du pays et disent de drôles de choses, par exemple qu’il existerait dans ce secteur une puissante mafia », a déclaré le porte-parole du ministère, Akbar Nematollahi, cité par l’agence officielle Irna.
« Nous leur recommandons sérieusement de mettre un terme à semblables accusations contre les directeurs du secteur et des gens. Ils doivent de larges excuses aux gens de l’industrie pétrolière pour leurs accusations sans fondement », a-t-il insisté.
« Cela fait des années que les revenus du pétrole sont pratiquement entre les mains d’une seule et même famille et d’un gang politique. Ce gang motivé par le pouvoir et l’argent est en train d’accaparer toutes les richesses du pays », a déclaré M. Ahmadinejad lundi devant des députés.
M. Ahmadinejad a aussi promis de « balayer » la domination de cette « famille » et de nationaliser les ressources publiques.
Ces propos visaient clairement son concurrent au second tour, Akbar Hachémi Rafsandjani dont la famille passe pour avoir des intérêts considérables dans l’industrie pétrolière.
Ces déclarations « pourraient s’expliquer par le dépit de leurs auteurs qui n’ont pas réussi à prendre de parts dans les marchés pétroliers, raison pour laquelle ils essaient de se venger », a répliqué le ministère.
M. Rafsandjani a déjà reçu avant le premier tour le soutien explicite du ministre du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh. Ce dernier l’accompagnait mardi lors d’une réunion avec les étudiants.
M. Ahmadinejad s’est en revanche aliéné le ministère du Pétrole, mais aussi des Affaires étrangères.
Ces dernières l’ont critiqué mardi après ses propos dépréciateurs sur la diplomatie nationale.
« Aujourd’hui ceux qui mènent les négociations (sur la scène internationale) sont épouvantés et, avant même de s’asseoir à la table de discussions, ont fait machine arrière de 500 km. Avec un gouvernement populaire et fidèle aux valeurs, la situation changera rapidement », a déclaré M. Ahmadinejad lundi.
« Dans la situation complexe et difficile d’aujourd’hui (…), il n’est pas dans l’intérêt du pays d’affaiblir son appareil diplomatique », ont rétorqué les Affaires étrangères.
Les milieux économiques sont également inquiets d’une élection de M. Ahmadinejad. Le scrutin est totalement indécis.
Iran: l’ultra parle de mafia pétrolière, le ministère réclame des excuses
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