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Les ultra en Iran se battent pour une place au gouvernement

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Iran Focus, Téhéran, 28 juin – Un peu plus d’un mois avant que le nouveau président de l’Iran annonce la composition de son gouvernement, les factions politiques dans le camp des ultraconservateurs se livrent une dure bataille pour gagner les principaux maroquins du futur gouvernement.

Les ténors ultraconservateurs proches du guide suprême Ali Khamenei ont déjà clairement indiqué que les nominations ministérielles ne seront pas du seul fait d’Ahmadinejad.

« Dans notre pays, la nomination des ministres est plutôt compliquée », explique Mohammad-Reza Bahonar, vice-président du Parlement iranien. « Le président doit consulter le guide suprême sur le choix des ministres ».

Les analystes pensent que les postes clés dans le nouveau gouvernement iront aux figures bien connues de la faction ultraconservatrice.

« Un haut responsable m’a dit que la liste des ministres avait même été préparée avant les élections », confie Asghar Paymankhah, un professeur de sciences politiques de l’université de Téhéran. « Tout le monde a les yeux braqués sur les principaux maroquins : pétrole, affaires étrangères, renseignements [police secrète »>, défense, intérieur et économie « .

« Je pense que les postes supérieurs iront aux hommes de confiance du guide suprême, des hommes comme Ali Larijani et Ali-Akbar Velayati « , a-t-il dit.

Larijani, un général des gardiens de la révolution et le représentant de l’ayatollah Khamenei au Conseil suprême de sécurité nationale, était l’un des sept candidats de l’élection présidentielle. Velayati, l’ancien ministre des affaires étrangères, est conseiller en chef du guide suprême.

Mais le camp ultra-conservateur est un mélange non homogène d’individus et de groupes unis autour du chef suprême. On y trouve l’association islamique des guildes des commerçants, mieux connue des Iraniens comme Motalefeh, qui rassemble les hommes d’affaires puissants imbibés d’idéologie intégriste radicale ; le Comité de coordination des forces révolutionnaires islamiques, dirigé par l’ancien président du parlement Ali-Akbar Nategh Nouri ; l’association combattante du clergé, dirigée par le puissant ayatollah Mohammad-Reza Mahdavi Kani ; et l’association des ingénieurs musulmans dirigée par Mohammad-Reza Bahonar.

« Les manœuvres ont commencé », constate Ahmad Haj-Khosravi, un homme d’affaires qui entretient des liens étroits avec Motalefeh. « Chacun dans le camp du guide se prévaut d’avoir joué le rôle décisif dans l’élection d’Ahmadinejad. Je m’attends à ce que Mohammad Khoshchehreh et Tahmasb Mazaheri obtiennent les hauts ministères de l’industrie « .

Mazaheri a été écarté par Khatami du ministère de l’économie à cause de différends politiques, alors que Khoshchehreh, un membre de la commission des affaires économique au parlement dominé par les ultraconservateurs, est un des plus proches alliés du nouveau président.

Khoshchehreh a effrayé les milieux d’affaires iraniens en promettant d’employer les forces de sécurité redoutables pour « nettoyer les marchés financiers ». Il s’est violement opposé à l’adhésion de l’Iran à l’organisation mondiale du commerce.

Malgré les fermes déclarations d’Ahmadinejad avant l’élection comme quoi son gouvernement « n’aurait pas de postes pour des femmes », les quelques rares femmes du camp ultraconservateur se démènent pour avoir une part du pouvoir.

« Je ne sais pas s’il aura des femmes dans son gouvernement », dit Echrat Chayegh, une députée de Tabriz, à l’agence de presse ILNA. « Mais il sait que je l’ai soutenu à un moment où personne ne croyait qu’il gagnerait et quand les autres nous invitaient à les soutenir ».

Chayegh a gagné sa notoriété quand elle a déclaré au parlement que la manière de régler le problème croissant de la prostitution dans le pays était « d’exécuter un ou deux dizaines de ces femmes dans la rue ».

« Vous verrez beaucoup de visages nouveaux dans ce gouvernement », prédit Habib Rochanzamir, un analyste et journaliste à la retraite. « La part du lion ira aux officiers supérieures des gardiens de la révolution et aux politiciens ultraconservateurs qui ont joué un rôle clé dans l’arrivée au pouvoir d’Ahmadinejad ».

Des observateurs s’attendent à un remaniement important dans la bureaucratie.

« C’est la première fois en seize ans que nous contrôlons tous les leviers du pouvoir « , se réjouit l’ultraconservateur Bahonar. « il va y avoir un raz de marée dans l’administration de ce pays ».

On s’attend à ce que le ministère des renseignements et de la sécurité, le funeste Vevak, et le ministère de l’intérieur fassent l’objet des principaux remaniements.

« Les ultra-conservateurs sont profondément mécontents du patron actuel du Vevak, Ali Younessi », dit Ali Nikzad, qui écrit sur les affaires iraniennes, dans une interview au téléphone depuis son bureau à Londres. « Ils sont également déterminés à changer tous les titulaires de postes politiques au ministère de l’Intérieur, des gouverneurs vers le haut. Des milliers de fonctionnaires de gouvernement sont sûrs de devoir chercher du travail vers la fin de l’été « .

Les analystes disent que sous la présidence de Khatami il y avait deux gouvernements parallèles. Désormais il y aura un gouvernement et un « centre de commande » dans le bureau du chef suprême.

« C’est la phase la plus monolithique de la théocratie que l’Iran a connue depuis la mort de Khomeiny », estime Nikzad. « La grande question reste de savoir s’ils peuvent tenir et pour combien de temps? »

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