Iran Focus, Londres, 3 juillet Le candidat battu aux élections et actuel président du conseil de discernement de lEtat, layatollah Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, a mis en garde contre de « graves dangers » menaçant la théocratie lors de son premier sermon de la prière du vendredi après le scrutin de la semaine dernière.
« Laissez-moi vous dire sans ambage que nous sommes face à de graves problèmes et si les forces loyales à la république islamique et à la révolution se divisent, nous serons menacés par de graves problèmes », a prévenu Rafsandjani.
Après le choc de sa défaite face au commandant des gardiens de la révolution, lultra Mahmoud Ahmadinejad, Rafsandjani sest plaint avec amertume des fraudes systématiques « des forces organisées » qui ont changé le résultat des élections.
Des analystes ont estimé que les propos de Rafsandjani reflétaient une véritable inquiétude au sommet de la hiérarchie religieuse comme quoi la théocratie serait sortie affaiblie et plus vulnérable des élections, avec un ultra à sa présidence.
« Ils considèrent Ahmadinejad comme une simple marionnette dans les mains de Khamenei [le guide suprême »> », estime Simon Bailey du Gulf Intelligence Monitor basé à londres. « Ils sinquiète du départ calamiteux dAhmadinejad sur la scène internationale. Des questions sur son implication dans la prise dotage en 1979, lenquête du gouvernement autrichien sur ses liens avec lassassinat en 1989 dun opposant iranien de premier plan à Vienne, les propos virulents de Bush, de Blair et de Berlusconi sur lélection en Iran, causent pas mal danxiété parmi les hautes autorités de Téhéran. »
Hatef News, un site dirigé par le fils de Rafsandjani, écrivait dans une analyse sur lavenir des négociations nucléaires entre lUnion européenne et lIran que « lélection dAhmadinejad à la présidence a angoissé le monde qui ne le connaît pas ».
« Le monde a limpression quAhmadinejad est un conservateur extrémiste qui va soulever des obstacles dans les négociations nucléaires avec loccident », ajout le site.
Hamid Becharate, un ancien diplomate iranien basé à Dubaï, a déclaré dans une interview téléphonique que Rafsandjani et certains ténors du régime qui ne sont pas alliés à Khameneï sont très préoccupés sur lavenir du régime tout entier.
« Si le régime devient très isolé, ils redoutent une révolution orange à liranienne. Mais ils ne le disent pas à voix haute, parce quils ont peur des gardiens de la révolution. Il leur faut avancer très prudemment. »
Malgré ces inquiétudes, Khameneï et son entourage semble déterminé à poursuivre leur politique extrémiste. Il semblerait même que le gouvernement iranien soit en train de préparer lopinion publique à une éventuelle rupture en automne. Dans un article de Londres, lagence de presse officielle Irna a averti dimanche que les gouvernements européens « cherchaient à accuser lIran de vouloir préparer une rupture éventuelle des négociations sur son programme nucléaire. »