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Le nouveau président de l’Iran impliqué dans un assassinat à Vienne en 1989 ?

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Iran Focus, Londres, 3 juillet – Un journal autrichien rapportait samedi que Vienne avait classé confidentiels des documents montrant que le nouveau président iranien aurait pu jouer un rôle essentiel dans l’assassinat d’un opposant iranien à Vienne.

Cette information intervient après qu’Iran Focus ait révélé le mois dernier dans une biographie détaillée de Mahmoud Ahmadinejad qu’il avait été impliqué dans l’assassinat du dirigeant kurde Abdol-Rahman Ghassemlou à Vienne.

Le quotidien Der Standard rapportait que le ministère de l’Intérieur autrichien et le parquet était en possession de document soulignant que Mahmoud Ahmadinejad serait impliqué dans cette opération. Un porte-parole de l’Intérieur a dit qu’une enquête n’avait pas encore été ouverte. « Mais ça ne signifie pas qu’il n’y en aura pas dans l’avenir », a déclaré le major Rudolf Gollia à l’agence Reuters.

Des informations obtenues par Iran Focus auprès de sources en Iran et dans la diaspora montrent que Ahmadinejad a joué un rôle direct dans cet assassinat.

En 1989, le gouvernement iranien a attiré Ghassemlou dans un piège mortel en lui offrant de négocier un accord sur l’autonomie du Kurdistan d’Iran. Ghassemlou, alors âgé de 59 ans, avait immédiatement accepté l’offre et était arrivé à Vienne le 11 juillet 1989 pour rencontrer de hauts émissaires du gouvernement iranien qui étaient en fait des commandants des gardiens de la révolution.

Le jour suivant, vers 19h30, la police viennoise découvrait les corps criblés de balles de Ghassemlou et de ses deux associés dans un appartement. En quelques heures, la police avait retrouvé l’arme du crime, arrêté deux suspects et en avait identifié un troisième.

Les deux détenus étaient Mohammad Jaafar Sahraroudi, un général des gardiens de la révolution et commandant de la garnison Ramadan dans l’ouest de l’Iran. Le second suspect était Amir Mansour Bozorgian, un officier des services secrets iraniens, le Vevak.

Sous la pression de l’Iran, l’Autriche a décidé de choisir la voie de la facilité : plutôt que d’enquêter sur les meurtres et de juger les assassins, les autorités autrichiennes ont renvoyés les deux suspects à Téhéran avec le vol suivant. Ils ont même été escortés par une protection de la police autrichienne jusqu’à l’aéroport. Téhéran a récompensé Vienne avec davantage de contrats commerciaux.

Bozorguian a ensuite été envoyé à Rome pour assassiner un autre dissident iranien, Mohammad-Reza Naghdi en mars 1993, selon la justice italienne. Bozorguian est actuellement jugé par contumace et l’acte d’accusation dit qu’il était à la tête du commando qui a tué Naghdi. Naghdi avait déclenché l’ire de Téhéran quand il avait abandonné son poste de chargé d’affaire à Rome pour rallier le Conseil national de la résistance iranienne. Au moment de son assassinat, il représentait ce Conseil à Rome.

C’est le général Sahraroudi qui a recruté Mahmoud Ahmadinejad pour en faire un chef de commando de la mort dans cette opération. Pendant que Sahraroudi commandait l’équipe sur le terrain qui a commis les assassinats dans l’appartement à Vienne, Ahmadinejad dirigeait l’équipe de la logistique et du parcours pour fuir. Il avait reçu de l’ambassade d’Iran à Vienne des armes et des munitions pour cette opération qui avaient été convoyées jusqu’à Vienne par la valise diplomatique.

La biographie officielle d’Ahmadinejad note qu’il a été en poste à la Garnison Ramadan près de Kermanchah dans l’ouest de l’Iran, à partir de 1986, comme officier des gardiens de la révolution avant d’en rejoindre les forces spéciales entraînées pour effectuer des opérations hors du territoire iranien.

Par ailleurs, le dirigeant du parti vert autrichien a dit qu’il voulait un mandat d’arrêt pour Ahmadinejad. Pilz a déclaré qu’il avait reçu des informations montrant qu’Ahmadinejad se serait rendu dans la capitale autrichienne quelques jours avant les meurtres pour y porter les armes des commandos, a fait savoir Associated Press.

Les autorités autrichiennes ont dit que les tireurs seraient apparemment entrés dans le pays munis de passeports diplomatiques.

Pilz a affirmé qu’un journaliste iranien avait été contacté en 2001 par un des tireurs, un gardien de la révolution qui se serait depuis noyé dans un « accident ».

« La description de l’informateur comportait des détails de la scène (du meurtre) qui ne pouvaient être donnés que par quelqu’un qui était présent », a dit Pilz. Il a ajouté que le récit du tireur qui comportait des «preuves « très convaincantes » impliquant Ahmadinejad, avait été remis à l’époque aux services secrets autrichiens.

Hadi Rochan, un expert du terrorisme iranien qui vit à Paris, a affirmé qu’il y avait des preuves sur le rôle d’Ahmadinejad dans d’autres meurtres et assassinats, y compris le meurtre de l’ancien Premier ministre Chapour Bakhtiar à Suresnes et le meurtre d’un ancien ministre de la santé à Téhéran, Kazem Sami.

« Le régime iranien doit donner au monde des réponses claires sur toutes ces questions concernant son nouveau président », estime Hadi Rochan. « La première chose que le gouvernement iranien devrait faire, c’est la clarté totale sur Ahmadinejad et toutes ses activités passées. »

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