Iran Focus, Londres, 5 juillet Des entreprises autrichiennes ont appelé leur gouvernement à ne pas poursuivre le cas contre le nouveau président iranien Mahmoud Ahmadinejad, à la suite de révélations sur sa participation dans un assassinat dopposants kurdes, avançant que cela porterait tort à leurs contrats de millions de dollars avec la théocratie, selon un site en iranien officiel.
Les géants du commerce autrichien auraient contacté le ministère des affaires étrangères et appelé les autorités « à ne pas créer de frictions entre les deux pays », écrit le site Baztab, géré par lancien commandant en chef des gardiens de la révolution, le général Mohsen Rezaï.
Rezaï est actuellement secrétaire général du Conseil de discernement des intérêts de lEtat et très courtisé pour recevoir un maroquin important dans le gouvernement dAhmadinejad.
Baztab écrit que la démarche des principales firmes autrichiennes intervient après que plusieurs autorités autrichiennes aient accusé Ahmadinejad davoir été impliqué dans lassassinat de 1989 dun dirigeant kurde iranien, Abdol-Rahman Ghassemlou à Vienne.
Le rapport fait allusion au chef du parti vert autrichien Peter Pilz, disant quil veut lancer un mandat darrêt contre Ahmadinejad.
Pilz a dit quil avait reçu des informations montrant quAhmadinejad sétait rendu dans la capitale autrichienne quelques jours avant lassassinat pour livrer les armes du crime aux commandos qui ont exécuté lopération, selon Associated Press.
Baztab cite le directeur dune compagnie autrichienne « qui exporte 35 millions de dollars déquipements et de machines en Iran par an », disant quaprès sa démarche auprès du ministère des affaires étrangères, on lui avait répondu quaucun responsable gouvernemental navait encore établi une position officielle sur cette affaire.
« Le gouvernement autrichien cherche à renforcer ses liens avec lIran. Il y a deux ans, son chancelier sétait rendu en Iran et avait rencontré les plus hautes autorités iraniennes dans un climat très amical », a-t-on dit au directeur de la compagnie.
Des informations obtenues par Iran Focus auprès de sources en Iran et dans la diaspora montrent que Ahmadinejad a joué un rôle direct dans cet assassinat.
En 1989, le gouvernement iranien a attiré Ghassemlou dans un piège mortel en lui offrant de négocier un accord sur lautonomie du Kurdistan dIran. Ghassemlou, alors âgé de 59 ans, avait immédiatement accepté loffre et était arrivé à Vienne le 11 juillet 1989 pour rencontrer de hauts émissaires du gouvernement iranien qui étaient en fait des commandants des gardiens de la révolution.
Le jour suivant, la police viennoise découvrait les corps criblés de balles de Ghassemlou et de ses deux associés dans un appartement. En quelques heures, la police avait retrouvé larme du crime, arrêté deux suspects et en avait identifié un troisième.
Les deux détenus étaient Mohammad Jaafar Sahraroudi, un général des gardiens de la révolution et commandant de la garnison Ramadan dans louest de lIran. Le second suspect était Amir Mansour Bozorgian, un officier des services secrets iraniens, le Vevak.
Cest le général Sahraroudi qui a recruté Mahmoud Ahmadinejad pour en faire un chef de commando de la mort dans cette opération. Pendant que Sahraroudi commandait léquipe sur le terrain qui a commis les assassinats dans lappartement à Vienne, Ahmadinejad dirigeait léquipe de la logistique et du parcours pour fuir. Il avait reçu de lambassade dIran à Vienne des armes et des munitions pour cette opération qui avaient été convoyées jusquà Vienne par la valise diplomatique.