Plus de 296 députés et 76 sénateurs français de tous bords ont appelé à «soutenir le peuple iranien dans sa quête de changement», et à «des mesures fortes et décisives contre le régime actuel», dans un texte présenté mardi par les membres du Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) lors d’un point de presse devant le Parlement français.
Les députés André Chassaigne, Philippe Gosselin, Hervé Saulignac, Huguette Tiegna ont pris la parole aux côtés de Jean-François Legaret et Jean-Pierre Brard, membres du comité organisateur du rassemblement du 1er juillet « Pour un Iran Libre » à Paris.
«Alors que plus de 750 manifestants ont été tués, et 30.000 arrêtés par le régime des Mollahs, la communauté internationale doit prendre sa part de responsabilité», appellent les signataires, contactés ces derniers mois par le Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID).
«C’est la première fois que nous réunissons autant de signatures», s’est félicité devant la presse André Chassaigne, membre historique du CPID créé il y a quinze ans, et un des quatre vice-présidents du groupe piloté par Cécile Rilhac (apparentée Renaissance). «Tout changement doit venir du peuple iranien et de sa propre résistance», assurent les signataires, tout en appelant «la communauté internationale» à «soutenir le peuple iranien dans sa quête de changement», avec des «mesures fortes et décisives contre le régime actuel» de Téhéran.
Les 296 députés et 76 sénateurs disent partager «les valeurs républicaines» (liberté d’expression, séparation de la religion et de l’État, abolition de la peine de mort, égalité femmes-hommes…), proposées dans un plan par Maryam Rajavi, présidente du Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI).
Cette déclaration porte notamment les signatures de quatre présidents de groupes politiques ; trois présidents et 15 vice-présidents de Commissions permanentes ; trois président ou secrétaire général de Partis politiques ; deux vice-présidents et 21 membres de la Commission des Affaires étrangères ; une vice-présidente et un questeur de l’Assemblée nationale et aussi l’appui de plusieurs anciens ministres.
Le député Philippe Gosselin, également vice-président du CPID, a appelé l’exécutif à ne pas céder «aux pressions de l’Iran» et à autoriser pour le 1er juillet une manifestation d’ampleur près des Invalides. La préfecture a justifié sa décision de ne pas autoriser cette manifestation.
La liste des signataires comportent des membres de toutes les sensibilité politiques de la Représentation nationale qui déclarent partager « les valeurs républicaines telles que, des élections libres, la liberté de réunion et d’expression, l’abolition de la peine de mort, l’égalité des sexes, la séparation de la religion et de l’état, le droit à l’autonomie des minorités ethniques iraniennes et un Iran non nucléaire, qui sont inclus dans le plan en dix points formulé par Maryam Radjavi, la Présidente du Conseil National de la Résistance Iranienne (CNRI). »
Le député Hervé Saulignac a déclaré : « Et aujourd’hui, c’est un jour inédit, pour ne pas dire historique, parce que c’est la première fois que nous sommes capables d’envoyer ce message là au peuple iranien : La France, l’Assemblée nationale s’est rassemblée majoritairement pour condamner fermement, sans ambages, sans ambiguïté, les exactions que commet le régime des mollahs.
Et moi, je suis très heureux de pouvoir envoyer ce signal là à celles et ceux qui peut être certains jours, au fond de leur cachot, désespèrent qu’une main ne leur soit tendue. J’ai conscience que ce signal que nous leur envoyons est tout à fait symbolique, mais il est néanmoins fort. »
Dans son intervention, Jean-François Legaret, membre du comité organisateur de la manifestation prévue pour le 1er juillet à Paris en soutien au peuple et à la Résistance iranienne, a déclaré : « Il s’agit de rassembler tous ceux qui partagent ces valeurs démocratiques et républicaines autour de ce message très fort qui nous est délivré par les parlementaires français. Et je voudrais rappeler qu’à travers le monde qu’il y a près de 3000 parlementaires qui ont également manifesté leur soutien et leur solidarité avec nos objectifs… C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas l’intention de céder, ni abandonner et nous voulons organiser cette manifestation le 1er juillet à Paris, de tous ceux qui veulent défendre la démocratie et la liberté. »
Dans son intervention devant la presse, Jean-Pierre Brard, ancien député maire de Montreuil, a pour sa part déclaré : « Comment au pays de Beaumarchais, interdire aux gens de s’exprimer librement, c’est notre devoir de dire non ! Pas de telles décisions dans notre pays ! parce qu’on salit l’image de peuple français. Et notre devoir, le premier juillet, c’est de marcher place Vauban aux côtés des représentants du peuple iranien, de ses fils et ses filles qui mènent le combat et que le nous soutenons dans la diversité politique. Dans ce pays, à chaque fois qu’il y a eu des causes fortes légitimes, nous nous sommes retrouvés sur des choses essentielles. »
Dans son intervention devant la presse, Huguette Tiegna, députée Renaissance du Lot a déclaré : « Nous avons été effectivement de nombreux parlementaires à soutenir l’effort des Iraniens dans leur lutte pour une démocratie vraie, pour aussi que la population iranienne puisse vivre en paix, vivre en liberté surtout. Les valeurs françaises sont des valeurs à laquelle nous sommes très attachés et c’est pour ça qu’il y a eu cette initiative transpartisane qui permet aujourd’hui de faire ce que nous, parlementaires, pouvons faire à l’égard d’un peuple ami. Et j’aimerais dire au peuple iranien, qu’aux côtés de mes collègues ici présents, vous avez notre soutien et on sera toujours à vos côtés. »